**La Sagesse d’Élihu : Un Discours sur la Justice Divine**

Dans les vastes plaines d’Uz, où le vent murmurait à travers les herbes sèches et où le soleil brûlant faisait miroiter les pierres du désert, Job, accablé par la souffrance, était assis sur un tas de cendre. Ses amis, après de longs discours, s’étaient tus, incapables de le convaincre ou de le consoler. C’est alors qu’Élihu, un jeune homme rempli du souffle de la sagesse, prit la parole. Son cœur brûlait d’un feu divin, et il ne pouvait plus contenir les paroles que l’Esprit avait déposées en lui.

Élihu se leva, sa silhouette se découpant contre le ciel pâle du crépuscule. Ses yeux, pleins d’une intensité surnaturelle, se posèrent sur Job et sur les anciens qui l’entouraient. D’une voix claire et ferme, il commença :

*« Écoutez mes paroles, vous, sages ; prêtez l’oreille, vous qui avez la connaissance. Car l’oreille discerne les paroles, comme le palais goûte les aliments. Choisissons ce qui est juste, reconnaissons entre nous ce qui est bon. »*

Le vent sembla s’apaiser pour laisser place à ses paroles. Les ombres du soir s’allongeaient, mais l’assemblée était captivée. Élihu continua, rappelant les plaintes de Job, qui avait osé dire que Dieu lui avait ôté justice, bien qu’il fût innocent.

*« Job a déclaré : “Je suis juste, mais Dieu me refuse mon droit. Malgré ma droiture, je suis traité comme un menteur ; ma plaie est incurable, bien que je sois sans péché.” »*

Les mots résonnèrent dans l’air comme un défi. Élihu secoua la tête, son regard empreint à la fois de compassion et de fermeté.

*« Mais qui donc est comme Job ? Il boit la moquerie comme de l’eau, il s’associe avec ceux qui font le mal et marche avec les méchants ! Car il a dit : “Il ne sert à rien à l’homme de se complaire en Dieu.” »*

Autour de lui, les anciens échangèrent des regards inquiets. Élihu, cependant, ne cherchait pas à condamner, mais à éclairer. Il leva les mains vers le ciel, comme pour invoquer une vérité plus haute.

*« Écoutez-moi, hommes de discernement ! Loin de Dieu la méchanceté, loin du Tout-Puissant l’injustice ! Car Il rend à l’homme selon ses œuvres, Il rétribue chacun selon ses voies. Non, Dieu ne commet pas l’iniquité ; le Tout-Puissant ne pervertit pas le droit. »*

Sa voix s’éleva, portée par une conviction inébranlable.

*« Qui Lui a confié le gouvernement de la terre ? Qui a établi l’ordre de l’univers ? S’Il retirait Son souffle, toute chair expirerait à l’instant, et l’homme retournerait à la poussière. »*

Un frisson parcourut l’assemblée. Les étoiles commençaient à scintiller au-dessus d’eux, témoins silencieux de la grandeur divine. Élihu poursuivit, dépeignant la souveraineté de Dieu :

*« Dieu ne favorise pas les puissants ; Il ne regarde pas la grandeur de l’homme. Tous périssent également, le noble comme l’humble. Ses yeux sont sur les voies de chacun, Il voit tous leurs pas. Il n’y a ni ténèbres ni ombre de la mort où puissent se cacher ceux qui font le mal. »*

Job, jusqu’alors silencieux, baissa les yeux. Élihu se tourna vers lui, non avec colère, mais avec une solennité empreinte de grâce.

*« Job, tu as parlé sans connaissance, tes paroles ont manqué de sagesse. Sache que Dieu ne rejette pas l’intègre, et ne soutient pas les malfaiteurs. Il ne brisera pas le juste, mais donnera force à ceux dont le cœur est pur. »*

La nuit était maintenant tombée, mais les paroles d’Élihu semblaient illuminer les ténèbres. Il conclut avec une exhortation :

*« Que Job soit donc éprouvé jusqu’à la fin, car il répond comme les méchants. À son péché il ajoute la révolte ; il multiplie les paroles contre Dieu. »*

Un silence profond s’installa. Les cœurs étaient remués, les esprits éclairés. Élihu avait rappelé une vérité éternelle : Dieu est juste, et Sa sagesse dépasse toute compréhension humaine.

Et sous la voute étoilée, chacun méditait ces paroles, attendant dans l’humilité que le Tout-Puissant Se révèle Lui-même.