**La Multitude en Robes Blanches**
Le soleil était à son zénith, mais sa lumière semblait pâle en comparaison de la gloire qui émanait du trône céleste. Les quatre êtres vivants, couverts d’yeux devant et derrière, se tenaient immobiles dans une attente solennelle. Les vingt-quatre anciens, vêtus de blanc et couronnés d’or, inclinèrent leurs fronts en signe d’adoration. Un silence profond enveloppa la cour céleste, comme si la création entière retenait son souffle.
Puis, l’un des anciens se tourna vers moi et demanda d’une voix douce mais puissante : *« Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus ? »*
Je restai un instant sans voix, contemplant cette foule innombrable, si vaste qu’aucun œil humain n’aurait pu en estimer le nombre. Des hommes, des femmes, des enfants de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue se tenaient debout devant le trône et devant l’Agneau. Leurs robes étaient d’une blancheur éclatante, plus pures que la neige fraîchement tombée, lavées dans le sang de l’Agneau. Dans leurs mains, ils brandissaient des palmes, symboles de victoire et d’allégresse.
Leurs voix s’élevèrent comme le rugissement des grandes eaux, comme le tonnerre qui gronde dans les cieux : *« Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau ! »*
Les anges, innombrables, entourant le trône, les êtres vivants et les anciens, se prosternèrent face contre terre et adorèrent Dieu en disant : *« Amen ! La bénédiction, la gloire, la sagesse, l’action de grâces, l’honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu, aux siècles des siècles ! Amen ! »*
Alors, l’un des anciens m’expliqua : *« Ceux-ci viennent de la grande tribulation. Ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône étendra sa tente sur eux. Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, et le soleil ne les frappera plus, ni aucune chaleur brûlante. Car l’Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »*
Je contemplai encore cette multitude, et mon cœur fut rempli d’une joie indicible. Parmi eux, je distinguai des visages marqués par la souffrance, mais maintenant transfigurés par une paix éternelle. Certains portaient encore les traces des persécutions endurées, mais leurs yeux brillaient d’une lumière céleste. Des martyrs qui avaient tout abandonné pour le nom de Christ, des fidèles qui avaient résisté jusqu’à la fin, des humbles qui avaient placé leur espérance en Dieu seul—tous étaient maintenant réunis dans une louange parfaite.
Et soudain, une douce mélodie s’éleva, plus harmonieuse que toutes les musiques terrestres. C’était un chant nouveau, que nul ne pouvait apprendre excepté ceux qui avaient été rachetés de la terre. Ils chantaient la justice de Dieu, la fidélité de l’Agneau, et la promesse accomplie de la vie éternelle.
Alors je compris que cette vision n’était pas seulement une révélation de ce qui est à venir, mais aussi un encouragement pour ceux qui, sur la terre, peinent encore dans l’épreuve. Car quelles que soient les tribulations, la victoire est assurée à ceux qui demeurent fidèles. Et un jour, dans une joie sans fin, ils se tiendront eux aussi devant le trône, revêtus de robes blanches, couronnés de la gloire que Dieu réserve à ses enfants.
Et la voix du ciel murmura une dernière fois à mon oreille : *« Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie et d’entrer par les portes dans la ville ! »*
Puis la vision s’évanouit, mais l’espérance qu’elle avait allumée en moi brûlait plus vive que jamais.