Bible Sacrée

**L’Amour Inébranlable : Osée et Gomer**

**L’Histoire d’Amour Fidèle : Le Prophète Osée et Gomer**

Le soleil se levait à peine sur les collines de Samarie, projetant une lumière dorée sur les rues encore endormies de la ville. Le prophète Osée marchait d’un pas lourd, le cœur rempli d’un mélange de douleur et d’obéissance. L’Éternel lui avait parlé une fois de plus, lui ordonnant une chose qui défiait toute logique humaine : *« Va encore, aime une femme aimée d’un amant, et adultère ; aime-la comme l’Éternel aime les enfants d’Israël, qui se tournent vers d’autres dieux. »* (Osée 3:1).

Cette femme, c’était Gomer, son épouse, celle qu’il avait autrefois prise pour femme sur l’ordre de Dieu. Elle l’avait quitté, séduite par les plaisirs éphémères, attirée par les richesses et les faux amants qui promettaient bonheur et sécurité. Elle s’était vendue à d’autres, tantôt esclave de ses passions, tantôt esclave littérale, réduite à une vie de misère.

Osée sentait l’amertume lui serrer la gorge, mais plus forte encore était cette conviction divine : il devait l’aimer, malgré tout, comme Dieu aimait Son peuple infidèle.

Il se rendit au marché, où les marchands négociaient bruyamment, où les esclaves attendaient, le regard vide, leur sort entre les mains des plus offrants. Et là, parmi eux, il la vit. Gomer, autrefois rayonnante, maintenant amaigrie, les vêtements en lambeaux, les yeux baissés sous le poids de la honte.

Le cœur d’Osée se brisa, mais il s’approcha.

— **Combien pour cette femme ?** demanda-t-il au marchand, la voix ferme malgré l’émotion qui l’étreignait.

Le marchand, un homme aux traits durs, le toisa avec méfiance.

— **Quinze pièces d’argent et un homer et demi d’orge**, répondit-il après un moment.

Sans hésiter, Osée sortit la monnaie de sa ceinture et compta les pièces une à une. Puis il ajouta la mesure d’orge, tout ce qu’il avait. Le marchand hocha la tête, satisfait, et lui tendit les cordes qui liaient les poignets de Gomer.

Elle leva enfin les yeux, incrédule.

— **Pourquoi… ?** murmura-t-elle, la voix tremblante.

Osée ne répondit pas tout de suite. Il défit doucement ses liens, puis, prenant sa main, il déclara avec une solennité qui résonna comme une prophétie :

— **Tu demeureras avec moi pendant de nombreux jours. Tu ne te prostitueras plus, et tu ne seras à aucun autre homme. Et moi aussi, je serai pour toi.**

Gomer frémit. Ces paroles n’étaient pas seulement pour elle. Elles étaient pour tout Israël, ce peuple qui courait après les idoles, oubliant Celui qui l’avait délivré de l’esclavage.

Osée la ramena chez lui, non comme une esclave, mais comme son épouse. Il ne la condamna pas, ne lui reprocha pas ses fautes. Il lui offrit un nouveau commencement, tout comme Dieu attendait avec patience que Son peuple revienne à Lui.

Les jours passèrent. Gomer, peu à peu, retrouva la paix. Elle apprit à connaître à nouveau cet homme dont l’amour ne faiblissait pas, malgré ses trahisons. Et dans ce silence, dans cette attente, Osée prophétisait :

— **Car les enfants d’Israël resteront longtemps sans roi, sans prince, sans sacrifice, sans statue, sans éphod, et sans théraphim. Après cela, les enfants d’Israël reviendront, ils chercheront l’Éternel, leur Dieu, et David, leur roi ; et ils tressailliront à la vue de l’Éternel et de sa bonté, dans la suite des temps.**

Ainsi, à travers ce mariage brisé et restauré, Dieu montrait Son amour inébranlable. Un amour qui rachète, qui attend, qui espère contre toute espérance. Un amour aussi profond que celui d’un époux pour son épouse infidèle, aussi patient que celui d’un Dieu pour Son peuple égaré.

Et dans la maison d’Osée, comme dans le cœur de Dieu, l’amour triomphait de toute infidélité.

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