**La Montagne du Seigneur**
En ces jours-là, dans un petit village aux collines verdoyantes de Juda, vivait un vieux prophète nommé Eliakim. Les gens du pays étaient accablés par les guerres incessantes et les injustices des puissants. Un soir, alors que le soleil couchant teintait le ciel de pourpre, Eliakim s’assit sous un olivier centenaire et sentit l’Esprit du Seigneur descendre sur lui. Il prit un rouleau de parchemin et, d’une main tremblante d’émotion, commença à écrire les paroles que Dieu lui révélait.
*« Il arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l’Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes, et s’élèvera au-dessus des collines. Les peuples y afflueront. »*
Eliakim leva les yeux vers les hauteurs qui entouraient son village. Il imagina une lumière éclatante émanant du sommet de Sion, si puissante qu’elle attirerait des nations lointaines. Des caravanes de rois, de marchands et de bergers monteraient vers Jérusalem, non pour la conquérir, mais pour chercher la sagesse du Dieu d’Israël.
*« Des nations nombreuses viendront et diront : « Venez, montons à la montagne de l’Éternel, à la maison du Dieu de Jacob ! Il nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers. » »*
Le vieillard sourit en pensant à ce jour glorieux. Plus de guerres, plus de haines tribales. Les épées seraient transformées en socs de charrue, et les lances en serpes. Les hommes ne s’entraîneraient plus pour combattre, mais pour cultiver la terre en paix.
Pourtant, autour de lui, le présent était bien différent. Les armées assyriennes avaient ravagé les villages voisins, et les chefs de Juda se disputaient le pouvoir au lieu de protéger le peuple. Eliakim sentit une larme couler sur sa joue ridée.
*« Pour l’instant, nous marchons dans les ténèbres, ô Seigneur, mais Tu nous rassembleras comme un berger rassemble ses brebis. »*
Alors, dans une vision, il vit une femme en train d’enfanter, criant dans la douleur avant de donner naissance à un enfant rayonnant. C’était le peuple de Dieu, souffrant avant de connaître la délivrance.
*« Toi, Bethléem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira celui qui doit régner sur Israël. »*
Le prophète comprit alors que la paix promise ne viendrait pas par la force des hommes, mais par un humble berger, un roi issu de la lignée de David.
Lorsqu’il acheva d’écrire, la lune brillait haut dans le ciel. Eliakim roula le parchemin et murmura :
*« Que ceux qui ont des oreilles entendent. La gloire de Sion viendra, non par la puissance, mais par la justice du Seigneur. »*
Et dans la nuit silencieuse, une étoile scintilla plus fort que les autres, comme un signe des temps à venir.
