**La Branche Sauvée par la Grâce**

Le soleil se couchait sur les collines de Rome, teintant le ciel de pourpre et d’or. Dans une petite maison près du quartier juif, un groupe de croyants se rassemblait pour écouter la lecture d’une lettre. Parmi eux se trouvaient des Juifs et des païens, unis par une même foi en Christ. Ce soir-là, c’était la lettre de Paul qui allait être lue, et plus précisément le chapitre onze de l’épître aux Romains.

L’homme qui tenait le parchemin, un ancien nommé Marcus, commença d’une voix grave et posée : *« Je demande donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Loin de là ! Car moi aussi, je suis Israélite, de la postérité d’Abraham, de la tribu de Benjamin. »*

Un silence solennel s’installa. Les visages se tournèrent vers un vieux rabbin converti, nommé Éliézer, dont les yeux s’emplirent de larmes. Il connaissait trop bien la douleur de ses frères qui avaient refusé de reconnaître en Jésus le Messie promis. Mais Paul, lui-même Juif, affirmait avec force que Dieu n’avait pas abandonné Israël.

Marcus poursuivit : *« De même aussi dans le temps présent, il y a un reste selon l’élection de la grâce. »*

Une jeune femme, Lydia, une Grecque qui avait embrassé la foi, murmura : *« Un reste… Cela signifie que tous ne sont pas perdus ? »*

Éliézer hocha la tête. *« Oui, comme aux jours d’Élie, quand le prophète croyait être seul fidèle, mais Dieu lui révéla qu’Il avait réservé sept mille hommes qui n’avaient pas fléchi le genou devant Baal. »*

La lecture continua, décrivant l’image puissante de l’olivier. *« Si quelques-unes des branches ont été retranchées, et si toi, qui étais un olivier sauvage, as été enté à leur place… ne te glorifie pas aux dépens de ces branches. »*

Un homme robuste, un ancien idolâtre nommé Claudius, baissa les yeux, honteux. Lui qui autrefois méprisait les Juifs comprenait maintenant que la racine sainte les portait tous. *« Nous ne sommes que des branches greffées par grâce »,* murmura-t-il.

Éliézer ajouta : *« Et si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, Il ne t’épargnera pas non plus. »*

Un frisson parcourut l’assemblée. La grâce n’était pas un droit, mais un don. Et si Israël avait trébuché, ce n’était que pour que le salut parvînt aux païens. Mais Paul allait plus loin : *« Et ainsi tout Israël sera sauvé… car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables. »*

Les mots résonnèrent comme une promesse divine. Éliézer leva les mains en signe de louange. *« Dieu a permis l’endurcissement d’une partie d’Israël jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée. Mais un jour, comme il est écrit, le Libérateur viendra de Sion, et Il ôtera l’impiété de Jacob. »*

La nuit était maintenant tombée, mais les cœurs brûlaient d’une espérance inébranlable. Marcus conclut la lecture : *« Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Ses jugements sont insondables, et Ses voies incompréhensibles ! »*

Dans un élan spontané, l’assemblée se mit à prier, Juifs et païens ensemble, reconnaissant la miséricorde insondable de Celui qui a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous.

Et sous le ciel étoilé de Rome, une vérité éternelle brillait plus fort que les ténèbres : la fidélité de Dieu demeurait, hier, aujourd’hui, et pour toujours.