**La Vigne du Seigneur : Une Parabole de Justice et de Jugement**

Dans un temps lointain, où les collines de Juda se paraient de vignes luxuriantes et où le soleil dorait les grappes mûres, le Seigneur, dans sa grande bonté, choisit un coteau fertile pour y planter une vigne. Ce n’était pas une vigne ordinaire, mais une vigne choisie, chérie, bénie par les soins attentifs du Divin Vigneron.

Avec des mains pleines de tendresse, le Seigneur creusa la terre, en ôta les pierres, et y planta des ceps exquis, des plants de la plus noble qualité. Il bâtit une tour au milieu d’elle, pour la protéger des voleurs et des bêtes sauvages, et il tailla même un pressoir, espérant y voir couler un vin délicieux, symbole de joie et d’abondance. Puis, avec une patience infinie, il attendit.

Les saisons passèrent. Les pluies de l’hivers nourrirent le sol, et les chaleurs de l’été firent gonfler les grappes. Mais quand vint le temps des vendanges, le Vigneron s’approcha, le cœur rempli d’espérance, et voici qu’au lieu de beaux raisins, il ne trouva que des raisins sauvages, âpres et immangeables.

Son cœur se serra de douleur. Il s’écria :

*« Peuple de Juda, habitants de Jérusalem, soyez juges entre moi et ma vigne ! Qu’y avait-il encore à faire pour ma vigne que je n’aie pas fait ? Pourquoi, quand j’ai attendu de beaux raisins, en a-t-elle produit de mauvais ? »*

Alors, la voix du Seigneur retentit, grave comme le tonnerre sur les montagnes :

*« Je vais vous dire ce que je ferai à ma vigne. J’enlèverai sa clôture, et elle sera dévorée par les bêtes. J’abattrai sa haie, et elle sera piétinée. Je la réduirai en friche ; elle ne sera ni taillée ni sarclée, et les ronces et les épines y monteront. Je commanderai aux nuées de ne plus lui donner de pluie. »*

Car la vigne du Seigneur des armées, c’était la maison d’Israël, et les hommes de Juda, c’étaient les plants qu’il chérissait. Il avait espéré la droiture, et voici l’injustice. Il avait attendu la justice, et voici les cris des opprimés.

Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, champ à champ, jusqu’à ne laisser aucune place aux petits ! Malheur à ceux qui courent après le vin dès l’aube et s’enivrent jusqu’au soir, sans voir l’œuvre du Seigneur ! Malheur à ceux qui tirent l’iniquité avec des cordes de mensonge et le péché comme avec un attelage ! Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres !

Le Seigneur lève la main, et les nations tremblent. Il siffle l’armée lointaine, et la voici qui arrive, rapide comme l’éclair. Ses guerriers écraseront la vigne rebelle, et les palais orgueilleux seront réduits en poussière. Les troupeaux paîtront parmi les ruines, et le silence de la désolation couvrira le pays.

Pourtant, au milieu du jugement, une lueur d’espérance demeure. Car le Seigneur est lent à la colère et riche en bonté. S’ils reviennent à Lui, s’ils cherchent la justice et renoncent à leurs voies mauvaises, Il les restaurera. Mais s’ils persistent, la vigne sera arrachée, et le feu consumera les sarments infidèles.

Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël, dont les voies sont justes et les jugements vrais. Que celui qui a des oreilles entende !