**Le Récit d’Éliphaz : La Sagesse dans l’Épreuve de Job**
Dans les temps anciens, alors que Job, homme intègre et droit, était assis parmi les cendres, couvert d’ulcères douloureux, ses trois amis veillaient près de lui dans un silence pesant. Parmi eux se trouvait Éliphaz, le Thémannite, réputé pour sa sagesse et sa connaissance des voies divines. Voyant la souffrance de son ami, Éliphaz sentit en son cœur qu’il devait parler, non pour accuser, mais pour éclairer Job sur les mystères de la justice de Dieu.
Un soir, alors que le vent chaud du désert soufflait en murmurant à travers les ruines de la demeure de Job, Éliphaz prit la parole d’une voix grave et solennelle :
« Job, mon frère, écoute mes paroles. Permets-moi de te révéler ce que mes yeux ont vu et ce que mon cœur a compris. L’homme ne peut prétendre être plus sage que Dieu, car c’est Lui qui fait pleuvoir sur la terre et qui envoie les eaux sur les champs. Il relève l’humble et abaisse le méchant. Qui donc, dans sa sagesse, oserait contester Ses desseins ?
Je l’ai observé : ceux qui sèment l’injustice moissonnent le malheur. Comme le lion dont les dents sont brisées, le méchant perd sa force, et ses enfants errent sans abri. Leurs biens disparaissent comme la paille emportée par le vent, et leurs maisons s’écroulent comme des murs fissurés.
Mais toi, Job, ne méprise pas la correction du Tout-Puissant. Car Dieu frappe, mais Il panse aussi ; Il blesse, mais Ses mains guérissent. Si tu te tournes vers Lui dans l’humilité, Il te rétablira. Il te délivrera de toutes tes épreuves, et ta tente sera de nouveau en paix. Tes champs regorgeront de moissons abondantes, et tes troupeaux se multiplieront comme l’herbe des prairies.
Regarde les étoiles, Job ! Vois comme elles brillent sans faillir, car Dieu veille sur elles. De même, Il veille sur toi. Il connaît le nombre de tes cheveux, et pas un de tes soupirs ne Lui échappe. Confie-toi en Lui, et Il te comblera. La famine ne t’approchera pas, et les bêtes féroces fuiront loin de toi.
Oui, mon ami, nous avons sondé ces vérités depuis des générations. Le Seigneur est un refuge pour ceux qui Le craignent, mais un piège pour les orgueilleux. Heureux l’homme que Dieu reprend ! Ne rejette pas Sa discipline, car c’est par elle que tu seras affermi. »
Les paroles d’Éliphaz résonnèrent dans l’air nocturne, chargées de conviction. Il espérait que Job y trouverait une lueur d’espérance, une promesse de restauration. Mais Job, dans sa douleur profonde, garda les yeux fixés sur le sol, son cœur déchiré entre la foi et l’incompréhension.
Cependant, la nuit continua de dérouler son manteau sombre, et les étoiles, témoins silencieuses, brillaient comme des flambeaux célestes, rappelant que même dans les ténèbres, la sagesse de Dieu demeure insondable, et Sa justice, parfaite.
Ainsi s’acheva la première exhortation d’Éliphaz, parole mêlée de vérité et d’ignorance, car nul ne peut pleinement saisir les desseins de l’Éternel. Mais une chose restait certaine : Dieu entendait les soupirs de Job, et Sa réponse, bien que mystérieuse, viendrait en son temps.