Bible Sacrée

**La Chute de Moab : Prophétie de Jérémie**

**La Prophétie contre Moab : La Chute d’un Peuple Fier**

Le soleil se couchait sur les plaines arides de Moab, teintant les montagnes de pourpre et d’or. Les cités moabites, fièrement érigées sur les hauteurs, semblaient imprenables. Depuis des siècles, ce peuple, descendant de Lot, avait prospéré, se confiant en ses forteresses et en ses dieux, notamment Kemosh, qu’ils vénéraient avec ferveur. Mais cette soirée paisible serait bientôt troublée par une parole venue du ciel, une parole de jugement portée par le prophète Jérémie.

### **La Proclamation de la Ruine**

Dans les rues de Jérusalem, sous l’inspiration de l’Éternel, Jérémie se tenait debout, le cœur lourd. La voix de Dieu résonna en lui, claire et implacable :

*« Ainsi parle l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : Malheur à Nebo, car elle est ravagée ! Kirjathaïm est couverte de honte, prise ! La forteresse est confuse, elle tremble ! »*

Le prophète voyait en esprit les armées ennemies, telles des vagues déferlantes, submerger les villes moabites. Babylone, l’instrument de la colère divine, se préparait à frapper. Moab, qui avait méprisé Israël et s’était enorgueilli de sa puissance, allait connaître l’humiliation.

### **L’Orgueil de Moab Renversé**

Dans la capitale, Dibon, les princes moabites festoyaient, insouciants. Le vin coulait à flots, les rires résonnaient dans les salles richement décorées. Ils se croyaient invincibles, protégés par leurs dieux et leurs murailles. Mais Jérémie annonçait leur fin :

*« Moab était tranquille depuis sa jeunesse, reposant sur ses lies, ne passant pas d’un vase à un autre. Il n’a pas connu l’exil ; aussi son goût lui est resté, et son parfum ne s’est point altéré. C’est pourquoi voici, des jours viennent, dit l’Éternel, où je lui enverrai des transvaseurs qui le transvaseront ; ils videront ses vases et briseront ses outres. »*

L’image était claire : Moab, comme un vin laissé à lui-même, n’avait jamais été éprouvé. Mais maintenant, Dieu allait le secouer, le verser dans la coupe de sa colère.

### **Les Lamentations sur les Villes Détruites**

Jérémie décrivait une à une les cités qui tomberaient.

À Hesbon, les cris de détresse rempliraient les rues. Les guerriers, autrefois redoutés, fuiraient sans force, comme des femmes en travail.

À Horonaïm, le carnage serait si grand que les survivants appelleraient à la destruction totale : *« Montez ! Détruisez tout ! »*

Et dans les champs fertiles de Jahats, les moissons ne seraient plus récoltées. Les vignes, jadis célèbres, seraient piétinées par les envahisseurs.

### **La Honte de Kemosh**

Le plus grand affront serait la déroute de Kemosh, le dieu de Moab. Jérémie proclamait :

*« Comment dis-tu : « Nous sommes des héros, des hommes vaillants pour la guerre » ? Moab est ravagé, ses villes montent en fumée, l’élite de ses jeunes gens descend à la tuerie, dit le Roi, dont le nom est l’Éternel des armées. »*

Les prêtres de Kemosh pleureraient sur les autels brisés, impuissants. Leurs sacrifices ne pourraient arrêter le désastre. Car seul l’Éternel est Dieu, et son jugement est sans appel.

### **La Promesse Ultime : Un Reste Survivra**

Pourtant, dans sa miséricorde, Dieu laissait une lueur d’espoir. Après le châtiment, un reste reviendrait :

*« Je ramènerai les captifs de Moab dans les derniers jours, dit l’Éternel. »*

Même dans sa justice, Dieu n’oubliait pas sa compassion.

Ainsi s’accomplit la parole de Jérémie. Les armées babyloniennes déferlèrent, réduisant en cendres l’orgueilleux Moab. Et à travers les siècles, cette prophétie resta un avertissement : nul ne peut défier le Dieu vivant sans en subir les conséquences.

Mais dans les ruines, une espérance demeurait—car l’Éternel, dans sa souveraineté, a toujours le dernier mot.

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