**La Fidélité de Dieu et la Justice par la Foi**
Le soleil se levait lentement sur Jérusalem, illuminant les pierres dorées du Temple, où les prêtres offraient les sacrifices matinaux. Les fidèles se pressaient dans les cours, certains avec des cœurs repentants, d’autres avec une confiance trompeuse en leur propre justice. Dans une petite maison non loin de là, un homme nommé Shaoul, autrefois farouche persécuteur des disciples de Jésus, écrivait avec ferveur une lettre destinée aux croyants de Rome. Son visage était empreint d’une conviction profonde, car il savait que les paroles qu’il traçait sur le parchemin étaient lourdes de vérité divine.
**« Quel est donc l’avantage d’être Juif ? »** se demandaient certains. Shaoul, inspiré par l’Esprit, répondait à cette question avec une clarté qui traverserait les siècles. *« Il est grand de toute manière, et tout d’abord parce que les oracles de Dieu leur ont été confiés. »* (Romains 3:2). Les Juifs avaient reçu les promesses, les alliances, la Loi donnée à Moïse sur le mont Sinaï au milieu des éclairs et du tonnerre. Mais cela ne signifiait pas qu’ils étaient exempts du jugement.
Shaoul le savait mieux que quiconque. Lui, le pharisien irréprochable selon la Loi, avait compris que nul n’était juste devant Dieu par ses propres œuvres. *« Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu »* (Romains 3:23). Cette vérité résonnait comme un écho des paroles du roi David, qui, des siècles auparavant, avait gémi : *« Il n’y a point de juste, pas même un seul… »* (Psaume 14:3).
Les rues de Jérusalem fourmillaient de marchands, de pèlerins et de scribes discutant avec animation. Certains se targuaient de leur obéissance à la Loi, croyant que leurs sacrifices et leurs prières suffisaient à les rendre acceptables devant le Très-Haut. Mais Shaoul, les yeux brillants d’une révélation divine, écrivait : *« Nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la Loi, puisque c’est par la Loi que vient la connaissance du péché. »* (Romains 3:20). La Loi était comme un miroir révélant la souillure du cœur humain, mais elle ne pouvait laver personne.
Pourtant, au milieu de cette condamnation universelle, une lumière brillait. Shaoul, dont les doigts tremblaient légèrement en écrivant, traça les mots qui changeraient à jamais le destin de l’humanité : *« Mais maintenant, sans la Loi, la justice de Dieu a été manifestée… justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. »* (Romains 3:21-22).
Il se souvenait de sa rencontre sur le chemin de Damas, où la gloire du Christ ressuscité l’avait terrassé. Ce jour-là, il avait compris que la justice ne venait ni des sacrifices d’animaux ni des œuvres méritoires, mais du sang versé à la croix. *« Dieu l’a destiné à être une victime expiatoire par son sang, afin que par la foi nous obtenions justice. »* (Romains 3:25).
Dehors, les cris des marchands se mêlaient aux chants des Lévites. Shaoul leva les yeux un instant, contemplant la ville sainte où tant d’hommes cherchaient encore à plaire à Dieu par leurs propres forces. Son cœur brûlait du désir de leur annoncer cette grâce inouïe : Dieu était juste, oui, mais aussi *Celui qui justifie* celui qui a foi en Jésus.
Ainsi, la lettre se poursuivait, décrivant une justice qui ne faisait pas de distinction entre Juifs et Grecs, car tous étaient coupables, mais tous pouvaient être gratuitement justifiés par sa grâce. *« Où donc est la gloire ? Elle est exclue. Par quelle loi ? Par la loi des œuvres ? Non, mais par la loi de la foi. »* (Romains 3:27).
Le rouleau achevé, Shaoul le scella, sachant que ces mots traverseraient les mers pour atteindre Rome, où des hommes et des femmes, esclaves et libres, Juifs et païens, découvriraient la merveille de la justification par la foi.
Et dans le silence de sa chambre, il murmura une prière, remerciant Dieu pour son Fils, l’Agneau sans défaut, dont le sang avait coulé une fois pour toutes.