**Le Berger Fidèle et les Brebis Égarées**

Dans les montagnes arides et les vallées verdoyantes d’Israël, un murmure parcourait les troupeaux dispersés. Les brebis, autrefois rassemblées sous la protection bienveillante du Seigneur, erraient maintenant sans direction, affaiblies par la faim et la soif, blessées par les ronces du désert. Leurs bergers, ceux qui avaient été établis pour les guider et les nourrir, ne pensaient qu’à eux-mêmes. Ils se vêtaient de la laine des brebis, se nourrissaient des meilleures portions, mais ne fortifiaient pas les faibles, ne soignaient pas les malades, ne ramenaient pas les égarées.

Un jour, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Ézéchiel, et elle résonna comme un tonnerre dans le silence des collines :

*« Malheur aux bergers d’Israël qui se paissent eux-mêmes ! Les bergers ne devraient-ils pas paître le troupeau ? Vous vous êtes nourris de leur lait, vous vous êtes vêtus de leur laine, vous avez égorgé les brebis grasses, mais vous n’avez pas pris soin du troupeau. Vous n’avez pas fortifié les brebis chétives, guéri celles qui étaient malades, pansé celles qui étaient blessées. Vous n’avez pas ramené celles qui s’éloignaient, ni cherché celles qui étaient perdues. Au contraire, vous les avez dominées avec violence et dureté. »*

Le cœur d’Ézéchiel brûlait en entendant ces paroles, car il voyait la souffrance du peuple, abandonné par ceux qui auraient dû le protéger. Et le Seigneur continua :

*« Puisque mes brebis sont devenues une proie, livrées à tous les animaux des champs parce qu’elles n’ont point de berger, puisque mes bergers ne se sont pas occupés de mes brebis, puisque eux-mêmes se sont paissés au lieu de paître le troupeau, eh bien ! voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu : Je m’en prends aux bergers ! Je leur redemanderai compte de mes brebis, je les écarterai de la fonction de berger, et ils ne pourront plus se nourrir d’elles. »*

Alors, dans une vision grandiose, Ézéchiel vit le Seigneur étendre sa main sur les montagnes et les plaines. Comme un berger fidèle qui compte ses brebis une à une, Dieu déclara :

*« Moi, je chercherai mes brebis, et j’en aurai soin. Comme un berger inspecte son troupeau quand il est au milieu de ses brebis dispersées, ainsi je ferai la revue de mes brebis, et je les retirerai de tous les lieux où elles ont été éparpillées. Je les ramènerai dans leur pays, je les ferai paître près des ruisseaux, dans les pâturages fertiles. Je les ferai reposer dans de gras pâturages, sur les hauteurs d’Israël. Là, elles se coucheront dans un bon enclos, et elles paîtront dans de riches prairies. »*

Ézéchiel vit alors un changement merveilleux : les brebis maigres et épuisées se relevaient, leurs plaies se fermaient, leurs forces revenaient. Le Seigneur ajouta :

*« Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée, et je fortifierai celle qui est faible. Mais celles qui sont grasses et vigoureuses, je les détruirai, car elles ont foulé aux pieds les faibles et les affamées. »*

Puis, dans un éclat de lumière divine, le Seigneur annonça une promesse solennelle :

*« J’établirai sur elles un seul berger, mon serviteur David. Il les paîtra, il sera leur berger. Moi, l’Éternel, je serai leur Dieu, et mon serviteur David sera prince au milieu d’elles. Je conclurai avec elles une alliance de paix, et je ferai disparaître du pays les bêtes féroces. Elles habiteront en sécurité dans le désert et dormiront dans les forêts. »*

Ézéchiel tomba face contre terre, saisi par la grandeur de cette révélation. Il comprit que le Seigneur n’abandonnerait jamais son peuple. Même dans leur détresse, même lorsque les bergers humains avaient failli, Dieu lui-même viendrait les sauver.

Et ainsi, la parole du Seigneur s’accomplit : un jour, le vrai Berger, descendant de David, viendrait chercher les brebis perdues, les ramener dans son enclos, et les nourrir pour toujours dans les pâturages éternels.