**Le Psaume 81 : Un Appel à l’Écoute et à la Fidélité**
Au temps où les juges gouvernaient Israël, le peuple de Dieu traversait des périodes d’abondance et de famine, de fidélité et d’infidélité. C’était une époque où les cœurs étaient tantôt brûlants pour l’Éternel, tantôt séduits par les idoles des nations voisines. Dans ce contexte, le Psaume 81 résonna comme un puissant rappel de la grâce et de la justice de Dieu.
### **La Fête de la Nouvelle Lune**
Un soir de nouvelle lune, alors que la lueur argentée du croissant lunaire commençait à peine à éclairer les rues de Jérusalem, les prêtres revêtus de leurs habits sacrés se tenaient dans le Temple, prêts à sonner du shofar. C’était le moment fixé par la Loi pour célébrer la fête, comme il est écrit : *« Sonnez du shofar à la nouvelle lune, au temps fixé, au jour de notre fête ! »* (Psaumes 81:4).
Le son éclatant de la corne de bélier traversa les collines de Juda, rappelant à tous les Israélites l’alliance que Dieu avait scellée avec eux. Les familles se rassemblèrent autour des tables garnies de pains sans levain, de fruits et de viandes sacrifices. Les chants montaient vers les cieux, mêlés aux parfums des offrandes consumées sur l’autel.
### **Le Rappel de la Délivrance**
Au milieu de l’assemblée, un lévite se leva et commença à proclamer les paroles du Psaume 81, sa voix portée par le souffle de l’Esprit :
*« J’ai entendu ce que je n’avais pas connu : J’ai déchargé son épaule du fardeau, et ses mains ont lâché la corbeille. Dans la détresse, tu as crié, et je t’ai délivré. »* (Psaumes 81:6-7).
Les anciens hochèrent la tête, se souvenant des jours amers de l’esclavage en Égypte, où leurs ancêtres gémissaient sous le fouet des oppresseurs. Ils se rappelèrent comment Dieu avait entendu leurs cris et les avait fait sortir à main forte et à bras étendu, les conduisant à travers la mer Rouge comme un berger guide son troupeau.
### **L’Avertissement Solennel**
Mais la voix du lévite prit une tonalité plus grave :
*« Écoute, mon peuple ! Je veux te faire un reproche. Israël, si tu m’écoutais ! Qu’il n’y ait pas chez toi de dieu étranger, et ne te prosterne pas devant un dieu étranger ! »* (Psaumes 81:9-10).
Un silence pesant tomba sur l’assemblée. Certains baissèrent les yeux, se souvenant des moments où ils avaient succombé au culte des Baals et des Astartés, ces idoles muettes qui ne pouvaient ni sauver ni répondre. D’autres se souvinrent des jours de sécheresse et de défaite, où Dieu les avait livrés à leurs ennemis à cause de leur infidélité.
### **La Promesse Inaccomplie**
Le lévite continua, la voix empreinte de tristesse et d’espérance :
*« Ah ! Si mon peuple m’écoutait, si Israël marchait dans mes voies ! Aussitôt, je humilierais leurs ennemis, et je tournerais ma main contre leurs oppresseurs. »* (Psaumes 81:14-15).
Oh, quelle promesse magnifique ! Dieu leur offrait tout : la victoire sur leurs adversaires, la prospérité du froment le plus pur, le miel suave du rocher, symbole des bénédictions surnaturelles. Mais à une condition : l’obéissance.
### **Le Choix Devant Eux**
Alors que la nuit avançait et que les étoiles brillaient au-dessus de Jérusalem, chacun rentra chez soi, le cœur rempli de réflexions. Certains résolurent de revenir à l’Éternel de tout leur être, rejetant toute idolâtrie. D’autres, hélas, endurcirent leur cœur, préférant suivre leurs propres voies.
Et Dieu, dans sa patience, continuait de tendre la main, jour après jour, génération après génération, répétant inlassablement :
*« Écoute-moi, mon peuple… »*
Car son désir n’a jamais changé : bénir ceux qui marchent dans ses sentiers. Mais à nous de choisir : l’obéissance qui apporte la vie, ou la rébellion qui mène à la ruine.
Ainsi se déroula, dans l’ombre des siècles, l’écho du Psaume 81, un appel toujours actuel à écouter la voix de Celui qui nous aime et nous délivre.