**Le Bon Berger et Ses Brebis**
Dans une contrée verdoyante, où les collines ondulaient sous le ciel azuré de Judée, Jésus se tenait devant une foule attentive, composée de bergers, de paysans et de scribes venus l’écouter. Le soleil couchant dorait les visages, et une brise légère faisait frémir les feuilles des oliviers environnants.
« En vérité, en vérité, je vous le dis, commença Jésus d’une voix empreinte d’autorité et de tendresse, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie des brebis, mais qui y monte par un autre côté, celui-là est un voleur et un brigand. Mais celui qui entre par la porte, c’est le berger des brebis. »
Les regards se croisèrent parmi les auditeurs. Certains hochaient la tête, reconnaissant la sagesse de ses paroles, tandis que d’autres, particulièrement les pharisiens, plissaient les yeux, soupçonneux.
Jésus poursuivit, levant une main vers les troupeaux qui paissaient non loin : « Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix. Il appelle ses propres brebis par leur nom et les conduit dehors. Quand il a fait sortir toutes ses brebis, il marche devant elles, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix. Elles ne suivront point un étranger, mais elles fuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Un vieux berger, la peau tannée par le soleil, hocha la tête avec conviction. Il comprenait cette vérité mieux que quiconque. Chaque soir, il rassemblait ses brebis, les appelant l’une après l’autre par leur nom, et elles le suivaient sans hésitation.
Mais les pharisiens, eux, ne saisissaient pas le sens de cette parabole. Leurs cœurs étaient endurcis, et leurs yeux spirituels, aveugles. Jésus, voyant leur incompréhension, reprit avec une solennité accrue :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands, mais les brebis ne les ont point écoutés. Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira, et trouvera des pâturages. Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance. »
Un murmure parcourut l’assemblée. Certains se réjouissaient de ces paroles pleines d’espérance, tandis que d’autres, surtout ceux qui se croyaient justes, sentaient une condamnation dans ces mots.
Jésus, les yeux emplis d’une compassion infinie, continua : « Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis et s’enfuit ; et le loup les ravit et les disperse. Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire et qu’il ne se soucie pas des brebis. »
Il marqua une pause, laissant ses paroles pénétrer les cœurs. Puis, d’une voix plus grave encore, il déclara : « Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent, comme le Père me connaît et comme je connais le Père. Et je donne ma vie pour mes brebis. »
Des larmes brillèrent dans les yeux de quelques auditeurs. Ils comprenaient maintenant : Jésus n’était pas un simple guide, mais le Berger suprême, prêt à sacrifier sa vie pour son troupeau.
Il ajouta, élargissant son message bien au-delà d’Israël : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut aussi que je les amène. Elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. »
Cette promesse d’unité et de salut pour toutes les nations ébranla certains, tandis que d’autres restaient incrédules.
Finalement, Jésus conclut avec une solennité divine : « Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre. Tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père. »
La foule se dispersa, certains bouleversés, d’autres en colère. Mais pour ceux qui avaient des oreilles pour entendre, ces paroles étaient une révélation glorieuse : Jésus était le Berger promis, celui qui conduirait son peuple vers des pâturages éternels.
Et tandis que le soleil disparaissait derrière les montagnes, laissant place aux premières étoiles, les brebis du Seigneur, celles qui reconnaissaient sa voix, sentaient leur cœur brûler d’une espérance inébranlable.