**Le Sacrifice de Repentance**
Dans les plaines arides du désert du Sinaï, sous un soleil brûlant qui faisait miroiter les pierres comme des diamants, le peuple d’Israël campait autour de la Tente de la Rencontre. Les colonnes de fumée s’élevaient doucement vers le ciel, signe que l’Éternel était présent parmi son peuple. C’était un temps où la sainteté de Dieu imprégnait chaque détail de la vie, où chaque action, chaque parole, devait refléter Sa pureté.
Parmi les fils d’Israël se trouvait un homme nommé Éliab, de la tribu de Juda. C’était un homme droit, craignant Dieu, mais comme tout être humain, il n’était pas exempt de faiblesses. Un jour, alors qu’il se rendait au marché pour échanger du blé contre de l’huile, il entendit deux hommes se disputer près d’un étal. L’un d’eux, nommé Shimon, accusait l’autre, Ruben, d’avoir volé une partie de son bétail. Les paroles étaient vives, les visages rougis par la colère.
Éliab, connaissant la vérité, avait été témoin du fait que Ruben était innocent. Mais par crainte des représailles, il garda le silence. Les jours passèrent, et son cœur devint lourd. La loi de l’Éternel était claire : *« Si quelqu’un pèche en ce qu’il entend la voix d’un serment, et qu’il soit témoin, soit qu’il ait vu, soit qu’il ait su, s’il ne le déclare pas, il portera son iniquité. »* (Lévitique 5:1).
Une nuit, alors que le vent du désert soufflait doucement sur sa tente, Éliab ne trouva pas le sommeil. La voix de sa conscience lui murmurait sans cesse : *Tu as manqué à ton devoir. Tu as laissé un innocent être accusé.* Son cœur battait lourdement, comme frappé par le marteau de la conviction divine. Il savait ce qu’il devait faire.
Au matin, Éliab se lava soigneusement, revêtit une tunique simple, et se dirigea vers la Tente de la Rencontre. Le parvis était déjà animé par les prêtres en lin blanc, accomplissant les rites sacrés. L’odeur des holocaustes flottait dans l’air, mêlée à la senteur âcre de l’encens.
Il s’approcha d’un des prêtres, un homme nommé Phinées, dont les yeux reflétaient une sagesse ancienne.
— *J’ai péché contre l’Éternel,* avoua Éliab, la voix tremblante. *J’ai entendu la voix d’un serment, j’étais témoin, et je n’ai pas parlé.*
Phinées hocha la tête gravement. La loi était précise : celui qui cachait la vérité devait apporter un sacrifice de réparation.
— *Tu dois amener une brebis ou une chèvre sans défaut en sacrifice pour le péché. Si tu ne peux en offrir une, tu apporteras deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l’un pour le sacrifice pour le péché, l’autre pour l’holocauste. Et si même cela est trop pour toi, tu offriras un dixième d’épha de fleur de farine, sans huile ni encens, car c’est un sacrifice pour le péché.*
Éliab, bien qu’il ne fût pas riche, possédait une brebis sans tache. Il retourna à son troupeau et choisit l’agneau le plus pur, celui qu’il avait réservé pour une occasion spéciale. Son cœur se serra en le conduisant vers l’autel, mais il savait que rien n’était plus précieux que la paix avec Dieu.
Lorsqu’il revint devant Phinées, il posa sa main sur la tête de l’agneau, transférant symboliquement son péché sur l’innocent animal. Le couteau du sacrificateur brilla sous le soleil, et le sang coula sur l’autel. La fumée s’éleva vers le ciel, et Éliab sentit une paix descendre sur son âme.
Après le sacrifice, il alla trouver Ruben et Shimon, et leur révéla la vérité. Shimon, honteux, demanda pardon à Ruben, et les deux hommes se réconcilièrent.
Ce soir-là, alors que les étoiles commençaient à scintiller au-dessus du désert, Éliab regarda vers la Tente de la Rencontre, où la présence de Dieu demeurait. Il comprit alors que la miséricorde de l’Éternel était grande, que même lorsque l’homme faillissait, le chemin du pardon était ouvert—pourvu que le cœur soit repentant.
Et ainsi, dans l’obéissance à la loi sacrée, Éliab retrouva non seulement la paix avec Dieu, mais aussi avec ses frères. Car telle était la volonté de l’Éternel : que son peuple vive dans la sainteté, la justice, et la vérité.
