**La Guérison du Paralytique et l’Appel de Lévi**
Un matin brumeux, alors que le soleil levant teintait les collines de Capharnaüm d’une lueur dorée, Jésus était de retour dans la ville. La nouvelle de sa présence se répandit comme une traînée de poudre, et bientôt, une foule immense se pressa autour de la maison où il enseignait. Les gens s’entassaient, debout, assis, certains même perchés sur les fenêtres, tous avides d’entendre ses paroles pleines de grâce et d’autorité. L’air était chargé d’une attente palpable, comme si chaque parole de Jésus pouvait transformer une vie à jamais.
C’est alors que quatre hommes arrivèrent, portant sur une civière un paralytique dont le visage trahissait des années de souffrance et d’impuissance. Voyant la foule compacte, ils eurent une idée audacieuse. Sans hésiter, ils grimpèrent sur le toit de la maison, faite de branchages et de terre séchée, et se mirent à creuser avec détermination. Des morceaux de torchis et de paille tombèrent lentement, attirant les regards étonnés de l’assemblée.
Jésus, levant les yeux, vit le paralytique descendre doucement devant lui, suspendu à sa couche. Un silence s’installa, rompu seulement par le souffle haletant de l’homme. Alors, avec une compassion infinie, Jésus déclara : **« Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »**
Ces paroles firent l’effet d’une pierre jetée dans une eau calme. Parmi la foule se trouvaient des scribes, des hommes rigides, vêtus de leurs longues tuniques, le visage empreint de suspicion. Ils murmurèrent entre eux : **« Comment cet homme ose-t-il parler ainsi ? Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »**
Percevant leurs pensées, Jésus les regarda avec une sagesse qui semblait percer leurs cœurs. **« Pourquoi raisonnez-vous ainsi en vous-mêmes ? »** demanda-t-il. **« Qu’est-ce qui est le plus facile : de dire au paralytique “Tes péchés sont pardonnés”, ou de dire “Lève-toi, prends ton lit et marche” ? Mais afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés… »** Il se tourna alors vers le paralytique et ordonna : **« Je te l’ordonne, lève-toi, prends ta civière et rentre chez toi. »**
En un instant, les muscles atrophiés de l’homme se remplirent de vie. Ses yeux s’écarquillèrent d’incrédulité, puis d’une joie débordante. Il se leva, saisit sa couche, et sous les regards médusés de la foule, il marcha, fort et droit, comme s’il n’avait jamais été malade. Les gens, saisis de crainte et d’admiration, glorifiaient Dieu en disant : **« Nous n’avons jamais rien vu de pareil ! »**
Plus tard, Jésus sortit au bord du lac, où les pêcheurs nettoyaient leurs filets sous le soleil de midi. Parmi eux se tenait Lévi, fils d’Alphée, un collecteur d’impôts méprisé par les siens pour sa collaboration avec les Romains. En le voyant, Jésus l’appela simplement : **« Suis-moi. »**
Ce fut comme si une lumière avait traversé l’âme de Lévi. Sans hésiter, il abandonna son comptoir, laissant derrière lui une vie de richesse matérielle mais de pauvreté spirituelle. Pour célébrer sa nouvelle vie, il invita Jésus et ses disciples à un grand festin dans sa maison, où se pressaient d’autres collecteurs d’impôts et des pécheurs notoires.
Les pharisiens, observant la scène de loin, interrogèrent les disciples avec mépris : **« Pourquoi votre maître mange-t-il avec des publicains et des pécheurs ? »**
Jésus, entendant leurs murmures, répondit avec une douce fermeté : **« Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »**
Et tandis que le soleil déclinait sur Capharnaüm, laissant des reflets pourpres sur les eaux du lac, les cœurs de beaucoup furent touchés par cette vérité : Jésus était venu pour ceux qui reconnaissaient leur besoin de lui.
Ainsi, ce jour-là, un paralytique marcha, un collecteur d’impôts fut transformé, et les religieux orgueilleux furent confrontés à une grâce qui dépassait leurs règles étroites. Car le Royaume de Dieu était parmi eux, et il n’était pas réservé aux parfaits, mais à ceux qui savaient qu’ils avaient besoin d’un Sauveur.