**Le Berger Fidèle**

Dans une vallée verdoyante, encadrée par des montagnes majestueuses qui semblaient toucher le ciel, un jeune berger nommé Eliam menait son troupeau avec douceur et vigilance. Le soleil levant dorait les collines, et une brise légère faisait danser les herbes sous ses pas. Eliam n’était pas un berger comme les autres, car il savait, au plus profond de son cœur, que chaque brebis lui avait été confiée par le Seigneur Lui-même.

**« L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. »**

Ces paroles résonnaient en lui chaque matin, alors qu’il guidait ses brebis vers des pâturages frais. Il veillait à ce qu’aucune ne s’égare, et si l’une d’elles s’éloignait, il partait aussitôt à sa recherche, la ramenant tendrement sur ses épaules. Les brebis reconnaissaient sa voix et le suivaient sans crainte, car elles savaient qu’il les conduirait toujours vers l’abondance.

Un jour, alors que le ciel se couvrit de nuages sombres et que les éclairs déchirèrent l’horizon, Eliam sentit une inquiétude monter en lui. Les brebis, effrayées par le tonnerre, commencèrent à s’agiter. Mais il les rassembla doucement et les mena vers un vallon abrité, où un ruisseau paisible coulait entre les rochers.

**« Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles. »**

Là, sous un grand chêne, les brebis purent se reposer, leurs craintes apaisées par la présence de leur berger. Eliam, assis près d’elles, méditait sur la fidélité de Dieu. Même dans l’orage, Il préparait un lieu de repos pour Ses enfants.

Les jours passèrent, et une saison aride s’abattit sur la région. Les herbes se desséchèrent, et les ruisseaux tarirent. Certains bergers abandonnèrent leurs troupeaux, incapables de les nourrir. Mais Eliam, confiant dans la promesse divine, continua de marcher, guidé par une foi inébranlable.

Un matin, alors que la soif commençait à accabler ses brebis, il aperçut au loin une oasis cachée, un lieu qu’il n’avait jamais vu auparavant. Des eaux cristallines y coulaient, et des herbes fraîches s’étendaient à perte de vue.

**« Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de Son nom. »**

Eliam comprit alors que Dieu ne l’avait jamais abandonné. Même dans la vallée aride, Il ouvrait un chemin. Les brebis se rassasièrent, et leur force revint.

Mais l’épreuve la plus redoutable arriva lorsque, traversant une gorge étroite et ombragée, Eliam entendit les hurlements des loups rôdant dans l’obscurité. Les brebis tremblaient, sentant le danger approcher. Eliam, bien qu’effrayé lui-même, saisit sa houlette et se tint fermement devant son troupeau.

**« Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi. »**

Au moment où les prédateurs s’apprêtaient à bondir, un lion surgit des buissons, rugissant avec une puissance qui fit fuir les loups. Eliam, stupéfait, reconnut dans cet instant la main protectrice de Dieu. Ce n’était pas un lion ordinaire, mais un signe du Ciel : le Seigneur combattait pour lui.

Les années passèrent, et Eliam devint un vieil homme sage, respecté par tous. Un soir, alors qu’il contemplait son troupeau paissant tranquillement, un étranger vêtu de blanc s’approcha de lui.

**« Tu as été fidèle, Eliam, comme Je le suis envers toi. »**

Le berger comprit alors qu’il avait servi le Grand Berger toute sa vie. Et dans un éclair de révélation, il sut que, même au-delà de cette terre, une table était préparée pour lui en présence de ses ennemis, et que la bonté et la miséricorde du Seigneur le poursuivraient tous les jours de sa vie.

**« Je reviendrai bientôt, et tu habiteras dans la maison de l’Éternel pour toujours. »**

Et sur ces paroles, l’étranger disparut, laissant Eliam dans une paix profonde, le cœur rempli d’une joie éternelle.