**Le Feu Sacré qui Ne S’Éteint Jamais**

Dans les vastes plaines du désert du Sinaï, sous un ciel brûlant où le soleil semblait suspendu comme un disque de feu, le peuple d’Israël campait autour de la Tente de la Rencontre. La présence de l’Éternel reposait sur le Tabernacle, et chaque matin, une colonne de nuée guidait les pas des enfants d’Israël, tandis que chaque soir, une colonne de feu illuminait leurs nuits.

C’était une époque où la sainteté de Dieu imprégnait chaque détail de la vie, où chaque geste, chaque offrande, chaque sacrifice était réglé selon les commandements divins. Parmi ces lois sacrées, l’une d’elles concernait le feu de l’autel des holocaustes, un feu qui ne devait jamais s’éteindre.

Un matin, alors que l’aube teintait l’horizon de pourpre et d’or, le grand prêtre Aaron, revêtu de ses habits sacerdotaux tissés d’or, de pourpre et d’écarlate, s’approcha de l’autel avec ses fils, Éléazar et Itamar. La nuit précédente, ils avaient veillé pour s’assurer que les flammes sacrées continuaient de consumer les restes des sacrifices. Mais ce matin-là, quelque chose était différent.

Aaron, les yeux lourds de fatigue, remarqua que les flammes avaient faibli. Les braises rougeoyaient à peine sous les cendres accumulées. Son cœur se serra. L’Éternel avait ordonné : *« Le feu brûlera continuellement sur l’autel, il ne s’éteindra point. »* (Lévitique 6:5). Si le feu venait à s’éteindre, ce serait une transgression grave, un mépris de la sainteté divine.

Aussitôt, il appela ses fils. « Apportez du bois sec, non souillé, et disposez-le avec soin sur l’autel ! » dit-il d’une voix empreinte d’urgence. Éléazar et Itamar se hâtèrent de rassembler des branches d’acacia, sélectionnées pour leur pureté, et les placèrent délicatement sur les braises encore chaudes. Puis Aaron prit une poignée d’encens fin et le répandit sur le bois.

Alors, dans un souffle de foi, il leva les mains vers le ciel et pria : « Ô Éternel, Dieu de nos pères, que Ton feu sacré ne s’éteigne jamais au milieu de nous ! »

Et soudain, comme en réponse à sa supplication, un vent divin souffla sur l’autel. Les braises s’embrasèrent, et des flammes vives jaillirent, léchant le bois avec une intensité renouvelée. Une chaleur intense se propagea, et une lumière éclatante illumina les visages des prêtres, reflétant la gloire de Celui qui siège dans les cieux.

Aaron tomba face contre terre, sa barbe blanche frôlant la poussière du sanctuaire. « L’Éternel est saint, et Il exige que Son feu brûle éternellement ! » murmura-t-il avec crainte.

Ce jour-là, Aaron enseigna à ses fils avec une gravité solennelle : « Mes enfants, le feu de l’autel est le symbole de la présence divine parmi nous. Il consume nos offrandes, purifie nos péchés, et rappelle que Dieu est un feu dévorant. Ne négligez jamais ce feu. Veillez sur lui jour et nuit, car il représente notre alliance avec l’Éternel. »

Et ainsi, de génération en génération, les prêtres d’Israël veillèrent scrupuleusement sur le feu sacré. Même lorsque le peuple erra dans le désert, même lorsque les tempêtes de sable menacèrent de l’étouffer, le feu ne s’éteignit jamais. Car il était le signe tangible de la présence permanente de Dieu au milieu de Son peuple.

Et chaque fois qu’un sacrifice était consumé, chaque fois que la fumée montait vers les cieux, Israël se souvenait : **Dieu est saint, et Son feu ne s’éteindra jamais pour ceux qui Le cherchent avec un cœur pur.**

Ainsi se perpétua la loi divine, transmise de père en fils, jusqu’à ce que vienne Celui qui serait à la fois le Sacrificateur et le Sacrifice parfait, celui dont le sang éteindrait définitivement la colère divine et allumerait dans les cœurs un feu encore plus pur : le feu de l’Esprit qui ne s’éteint jamais.

**Amen.**