**Le Berger Fidèle et les Bergers Infidèles**

Dans les jours sombres où le royaume de Juda vacillait sous le poids de l’idolâtrie et de l’injustice, la parole de l’Éternel fut adressée à Jérémie, le prophète. Le Seigneur, voyant le peuple errer comme des brebis sans berger, prononça un jugement solennel contre ceux qui avaient été établis pour les guider.

*« Malheur aux bergers qui détruisent et dispersent le troupeau de mon pâturage ! »* déclara l’Éternel. Ces chefs, ces rois et ces faux prophètes avaient abandonné leur devoir sacré. Au lieu de paître les brebis avec justice, ils les avaient exploitées, les poussant vers les ravins de l’iniquité. Leurs cœurs étaient remplis d’égoïsme, et leurs mains souillées par la corruption. Ils n’avaient pas cherché la brebis perdue, ni pansé celle qui était blessée. Au contraire, ils avaient fui devant le loup, laissant le troupeau à la merci des dangers.

Mais l’Éternel, dans sa miséricorde, ne resterait pas silencieux devant une telle infidélité. *« Voici, je vais punir votre méchanceté, dit le Seigneur. »* Les faux bergers seraient arrachés comme de mauvaises herbes, et leur règne de tromperie prendrait fin. Car celui qui touche à ses brebis touche à la prunelle de ses yeux.

Puis, dans un souffle d’espérance, la voix divine annonça une promesse glorieuse : *« Je rassemblerai le reste de mes brebis de tous les pays où je les ai chassées, et je les ramènerai dans leurs pâturages. Elles seront fécondes et multiplieront. »* Le Seigneur lui-même se lèverait comme le Berger par excellence, un Fils de David, juste et sage. *« Je susciterai pour elles un berger qui les paîtra, mon serviteur David. Il les conduira, et elles ne craindront plus. »*

Ce berger, ce roi selon le cœur de Dieu, régnerait avec équité. Il ne chercherait pas son propre gain, mais la justice pour les humbles. Sous son sceptre, les brebis marcheraient en sécurité, et la terre serait remplie de la connaissance de l’Éternel, comme les eaux couvrent la mer.

Mais avant ce jour de restauration, le jugement tomberait sur les imposteurs. Les faux prophètes qui proclamaient des rêves mensongers, qui disaient *« Paix, paix ! »* quand il n’y avait point de paix, seraient réduits au silence. Leurs paroles, comme de la paille emportée par le vent, ne tiendraient pas devant la tempête de la colère divine.

Ainsi, la parole de l’Éternel retentissait comme un tonnerre, avertissant les méchants et consolant les affligés. Car le Berger véritable viendrait, et sous sa houlette, plus aucune brebis ne serait perdue.