**Le Prophète Véritable**

Dans les vastes plaines de Moab, alors que le soleil couchant enflammait le ciel de pourpre et d’or, le peuple d’Israël était rassemblé devant Moïse. Les tentes s’étendaient à perte de vue, et l’air était chargé d’une attente solennelle. Moïse, le visage empreint d’une sagesse divine, se tenait debout sur une élévation, les tables de la Loi serrées contre sa poitrine. Autour de lui, les anciens d’Israël écoutaient avec une attention profonde, tandis que les enfants, assis sur le sol poussiéreux, levaient des yeux curieux vers celui qui les avait conduits à travers le désert.

« Écoutez, ô Israël ! » commença Moïse, sa voix portée par le vent. « Lorsque vous entrerez dans le pays que l’Éternel, votre Dieu, vous donne en héritage, vous ne suivrez point les abominations des nations qui y habitent. »

Un murmure parcourut l’assemblée. Certains se souvenaient des récits terribles des peuples de Canaan, de leurs idoles de bois et de pierre, de leurs sacrifices d’enfants dans le feu, et de leurs pratiques occultes. Des frissons parcoururent l’échine de plus d’un auditeur.

« Qu’on ne trouve parmi vous personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui pratique la divination, qui observe les présages, qui consulte les esprits ou interroge les morts, » continua Moïse, le doigt levé vers le ciel. « Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel. C’est à cause de ces horreurs que l’Éternel chasse ces nations devant vous. »

Un silence pesant s’installa. Les cœurs battaient plus fort, conscients de la sainteté exigeante de leur Dieu.

Puis Moïse, adoucissant légèrement son ton, ajouta : « Mais l’Éternel, dans sa miséricorde, ne vous laissera pas sans guide. Il suscitera pour vous, du milieu de vos frères, un prophète comme moi. C’est lui que vous écouterez. »

Des regards se croisèrent. Un prophète comme Moïse ? Celui qui avait parlé face à face avec Dieu, qui avait frappé l’Égypte de plaies, qui avait ouvert la mer Rouge ? Qui pourrait jamais lui être comparé ?

« Souvenez-vous de ce jour, au mont Horeb, » poursuivit Moïse, « lorsque vous avez supplié de ne plus entendre la voix de l’Éternel, de peur de mourir. Et l’Éternel a entendu votre requête. Désormais, ce sera par la bouche d’un prophète qu’Il vous parlera. »

Un jeune homme nommé Éliab, assis près des anciens, leva timidement la main. « Mais comment saurons-nous si ce prophète dit vrai ou non ? »

Moïse inclina la tête, approuvant la sagesse de la question. « Si le prophète parle au nom de l’Éternel et que sa parole ne s’accomplit pas, alors ce n’est pas une parole de l’Éternel. Ce prophète aura parlé avec audace ; vous ne le craindrez point. »

Un vent léger souffla à travers l’assemblée, comme un rappel de la présence divine. Les ombres s’allongeaient maintenant, et les étoiles commençaient à poindre dans le ciel.

« Marchez dans l’obéissance, » conclut Moïse, « et mettez votre confiance dans le prophète que Dieu enverra. Car il viendra un jour un Libérateur, celui qui parlera les paroles parfaites de l’Éternel. »

Et ainsi, sous le ciel étoilé de Moab, le peuple d’Israël reçut cette promesse : Dieu ne les abandonnerait pas. Il leur enverrait un prophète, un guide, une voix dans les ténèbres. Et dans leurs cœurs, une espérance brûlait déjà, attendant celui qui viendrait accomplir toutes choses.

Des siècles plus tard, sur les rives du Jourdain, un homme vêtu de poils de chameau crierait dans le désert : « Préparez le chemin du Seigneur ! » Et derrière lui viendrait celui dont Moïse avait annoncé la venue : Jésus, le Prophète véritable, la Parole faite chair.

Ainsi s’accomplissait la promesse du Deutéronome, car en Lui, Dieu avait parlé une fois pour toutes.