**La Mission Divine de Moïse : Un Cœur Tremblant devant la Volonté de Dieu**

Le soleil brûlant du désert de Madian projetait des ombres allongées sur les collines arides. Moïse, le berger solitaire, guidait son troupeau vers les pâturages éloignés du mont Horeb. Les années passées loin de l’Égypte avaient marqué son visage de rides profondes, souvenirs des peines et des doutes qui l’habitaient. Autrefois prince des Égyptiens, il était maintenant un humble gardien de moutons, vivant dans l’ombre de son passé tumultueux.

Soudain, quelque chose d’extraordinaire attira son regard. Un buisson, enveloppé de flammes, brûlait sans se consumer. Les branches crépitaient sous le feu, mais aucune feuille ne se réduisait en cendres. Une sainte crainte envahit le cœur de Moïse. Il s’approcha avec précaution, sentant une présence divine emplir l’air sec du désert.

**« Moïse ! Moïse ! »**

La voix résonna comme un tonnerre, puissante et pourtant intime. Moïse frémit et baissa les yeux.

**« Me voici »,** répondit-il d’une voix tremblante.

**« N’approche pas davantage »,** ordonna la voix. **« Ôte tes sandales, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. »**

Moïse obéit aussitôt, sentant la poussière sacrée sous ses pieds nus. Alors, Dieu lui parla à nouveau :

**« J’ai vu la souffrance de mon peuple en Égypte. J’ai entendu ses cris sous l’oppression. Je suis descendu pour le délivrer et le conduire vers une terre ruisselant de lait et de miel. Je t’envoie vers Pharaon pour faire sortir Israël de sa servitude. »**

Le cœur de Moïse battit avec violence. Lui, un simple berger, devait affronter le plus puissant souverain du monde ? Les souvenirs de sa fuite précipitée d’Égypte, quarante ans plus tôt, lui revinrent en mémoire.

**« Qui suis-je pour aller vers Pharaon et faire sortir les Israélites ? »** demanda-t-il, la voix empreinte de doute.

**« Je serai avec toi »,** répondit l’Éternel. **« Et voici le signe que c’est moi qui t’envoie : quand tu auras fait sortir le peuple d’Égypte, vous servirez Dieu sur cette montagne. »**

Mais Moïse, accablé par l’immensité de la tâche, objecta :

**« Et s’ils ne me croient pas ? S’ils disent : « L’Éternel ne t’est pas apparu » ? »**

Dieu, patient, lui demanda : **« Qu’as-tu dans ta main ? »**

**« Un bâton »,** répondit Moïse.

**« Jette-le à terre. »**

Dès que le bâton toucha le sol, il se transforma en un serpent redoutable, sifflant et se tortillant. Moïse recula, saisi d’effroi.

**« Saisis-le par la queue »,** ordonna Dieu.

Moïse, bien que tremblant, obéit. Aussitôt, le serpent redevint un bâton dans sa main.

**« Ceci est le premier signe »,** déclara l’Éternel. **« S’ils ne te croient pas encore, prends de l’eau du Nil ; elle se changera en sang sur la terre sèche. »**

Mais Moïse, toujours incertain, supplia :

**« Seigneur, je ne suis pas un homme éloquent. Je suis lent à parler, ma langue est pesante. »**

**« Qui a donné une bouche à l’homme ? »** répondit Dieu avec fermeté. **« C’est moi, l’Éternel. J’irai avec ta bouche et je t’enseignerai ce que tu diras. »**

Pourtant, Moïse implora : **« Envoie quelqu’un d’autre, je t’en prie ! »**

Alors, la colère de l’Éternel s’enflamma, bien que sa miséricorde demeure. **« Aaron, ton frère, le Lévite, viendra à ta rencontre. Il parlera pour toi. Mais toi, tu lui transmettras mes paroles, et je serai avec vous deux. »**

Rassuré, bien que toujours craintif, Moïse prit son bâton et se prépara pour le voyage. Il embrassa sa femme Séphora et ses fils, puis se dirigea vers l’Égypte, portant dans son cœur le poids d’une mission divine.

Sur la route, une rencontre mystérieuse l’attendait. L’Éternel, dans sa sainteté, chercha à le frapper, car Moïse avait négligé la circoncision de son fils. Séphora, saisissant un silex, accomplit rapidement le rite, sauvant ainsi son époux. Le message était clair : avant de délivrer Israël, Moïse devait lui-même être entièrement consacré à Dieu.

Enfin, Moïse retrouva Aaron dans le désert. Les deux frères s’embrassèrent, les larmes aux yeux. Moïse lui raconta tout ce que l’Éternel avait dit. Ensemble, ils se rendirent auprès des anciens d’Israël.

Aaron parla au peuple, répétant les paroles de Dieu, et Moïse fit les signes devant eux. Les Israélites crurent, et en entendant que l’Éternel s’était souvenu d’eux, ils s’inclinèrent et adorèrent.

Ainsi commença le long chemin vers la délivrance, où la foi d’un homme tremblant devait affronter le plus grand empire du monde, soutenu seulement par la promesse divine : **« Je suis celui qui suis. Je serai avec toi. »**