**Le Recensement du Peuple dans le Désert**
Au cœur du désert du Sinaï, sous un ciel d’azur infini où le soleil déversait sa lumière ardente, le peuple d’Israël campait autour de la tente sacrée, la Tente de la Rencontre. Moïse, l’homme choisi par l’Éternel pour conduire son peuple, marchait lentement entre les rangées de tentes, le visage empreint d’une solennité divine. Il savait que le moment était venu d’accomplir un ordre précis de Dieu.
C’était le premier jour du deuxième mois, la deuxième année après la sortie d’Égypte. Le vent chaud soulevait des tourbillons de poussière, et les bannières des douze tribus claquaient doucement dans la brise. L’Éternel avait parlé à Moïse dans la Tente de la Rencontre, lui ordonnant de compter tous les hommes en âge de combattre, depuis l’âge de vingt ans et plus.
Moïse convoqua donc les chefs de chaque tribu, hommes respectés et sages, choisis pour leur intégrité et leur courage. Parmi eux se trouvaient Élitsour, fils de Chedéour, pour la tribu de Ruben ; Scheloumiel, fils de Tsourischaddaï, pour Siméon ; Nahasson, fils d’Amminadab, pour Juda ; et ainsi pour chaque tribu. Ces hommes se tenaient droits devant Moïse, leurs visages marqués par le soleil du désert, leurs yeux brillants de détermination.
Un à un, les chefs des tribus rassemblèrent leurs hommes. Les guerriers sortirent de leurs tentes, vêtus de leurs tuniques de lin, certains portant déjà des épées à la ceinture, prêts à défendre leur peuple. Les visages étaient graves, car chacun comprenait l’importance de ce recensement. Ce n’était pas un simple dénombrement, mais une préparation pour les batailles à venir, une affirmation de leur identité en tant que peuple de Dieu.
Pendant des jours, les scribes, sous la supervision des chefs, notèrent scrupuleusement chaque nom. Le bruit des voix résonnait dans le camp, mêlé au son des parchemins que l’on déroulait. Les chiffres s’accumulaient, impressionnants :
– La tribu de Ruben comptait 46 500 hommes.
– Celle de Siméon, 59 300.
– Juda, la plus nombreuse, enregistrait 74 600 combattants.
– Les fils d’Issacar étaient 54 400.
– Ceux de Zabulon, 57 400.
Et ainsi de suite pour chaque tribu, à l’exception des Lévites, que Dieu avait exemptés du recensement militaire. Car leur mission était sacrée : ils étaient consacrés au service du Tabernacle, portant l’Arche de l’Alliance et veillant sur les objets saints.
Lorsque le dernier nom fut inscrit, Moïse contempla l’immensité du peuple devant lui. Six cent trois mille cinq cent cinquante hommes forts, prêts à marcher sous la bannière de l’Éternel. Un frisson parcourut son échine. Ce nombre était bien plus qu’une statistique ; c’était la promesse vivante que Dieu avait faite à Abraham, Isaac et Jacob. Malgré l’esclavage en Égypte, malgré les épreuves du désert, Israël demeurait un peuple innombrable, béni et protégé.
Le soir tombait sur le camp, teintant le sable d’or et de pourpre. Les feux commençaient à briller entre les tentes, et une paix sereine régnait. Moïse leva les yeux vers le ciel, murmurant une prière de reconnaissance. L’Éternel avait compté son peuple, non pas par méfiance, mais pour rappeler à chacun qu’il était connu, aimé, et appelé à un grand dessein.
Ainsi s’achevait le recensement, première étape d’un long voyage vers la Terre Promise.