**Le Roi de Gloire**
Dans les temps anciens, bien avant que les royaumes des hommes ne s’élèvent et ne tombent, il y avait une montagne sainte, un lieu où le ciel et la terre semblaient se toucher. C’était la montagne de Sion, la citadelle de Dieu, où Sa présence demeurait au milieu de Son peuple. Les hommes pieux murmuraient entre eux : *« Qui pourra monter à la montagne de l’Éternel et se tenir dans Son lieu saint ? »*
Un jour, un jeune berger nommé Eliab gardait ses brebis dans les collines verdoyantes près de Bethléem. Il avait entendu les anciens parler de la sainteté de l’Éternel et de Sa gloire qui remplissait le sanctuaire. Son cœur brûlait du désir de connaître Dieu, mais il se sentait indigne. Un soir, alors que le soleil descendait derrière les montagnes, un vieux prophète nommé Nathan passa près de lui.
— *« Pourquoi ton visage est-il si troublé, mon fils ? »* demanda Nathan.
Eliab répondit : *« J’ai entendu dire que l’Éternel est saint, et que seuls ceux aux mains pures et au cœur pur peuvent se tenir devant Lui. Mais qui parmi nous est sans péché ? Comment puis-je espérer Le rencontrer ? »*
Nathan posa une main rugueuse sur l’épaule du jeune homme. *« Tu as raison, aucun homme n’est pur par lui-même. Mais l’Éternel est miséricordieux. Celui qui cherche la vérité et se repent de ses fautes recevra la bénédiction du Seigneur. Car la terre et tout ce qu’elle contient appartiennent à l’Éternel, et Il cherche ceux qui Le craignent dans la droiture. »*
Inspiré par ces paroles, Eliab décida de se rendre à Jérusalem pour le pèlerinage. Après des jours de marche, il arriva enfin devant les portes de la ville sainte. Une foule se pressait autour des murs, mais une question planait dans l’air : *« Qui est digne d’entrer dans la présence du Roi de gloire ? »*
Alors, les prêtres en robes blanches s’avancèrent et proclamèrent : *« Ouvrez, portes éternelles, que le Roi de gloire fasse Son entrée ! »*
Un silence sacré tomba sur l’assemblée. Les portes massives de la ville semblaient trembler, comme si elles reconnaissaient la voix de leur Créateur. Une seconde fois, les prêtres crièrent : *« Qui est ce Roi de gloire ? »*
Et une réponse vint, puissante comme le tonnerre, douce comme la brise : *« L’Éternel, le Fort, le Puissant, l’Éternel, le Vaillant des combats ! »*
À ces mots, les portes s’ouvrirent d’elles-mêmes, et une lumière éclatante, plus brillante que mille soleils, emplit les rues. Eliab tomba face contre terre, incapable de soutenir la majesté de cette présence. Mais au lieu de la condamnation qu’il redoutait, il sentit une paix ineffable l’envahir.
— *« Lève-toi, mon enfant, »* murmura une voix. *« Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur recevra la bénédiction de l’Éternel. »*
Eliab comprit alors que ce n’était pas par sa propre justice qu’il pouvait approcher Dieu, mais par la grâce de Celui qui règne sur toute la création. Le Roi de gloire n’était pas seulement un juge redoutable, mais un Père aimant qui désirait accueillir ceux qui Le cherchaient avec humilité.
Ainsi, Eliab retourna vers ses brebis, le cœur transformé. Désormais, chaque fois qu’il levait les yeux vers les montagnes, il savait que le Roi de gloire était près de ceux dont le cœur Lui appartenait.
Et dans les siècles qui suivirent, les fidèles continuèrent à chanter : *« À l’Éternel la terre et ce qu’elle renferme, le monde et ceux qui l’habitent ! Car Il l’a fondée sur les mers, et affermie sur les fleuves. Qui pourra monter à la montagne de l’Éternel ? Celui qui a les mains pures et le cœur pur… »*
Car le Roi de gloire est bon, et Sa miséricorde dure à toujours.