**Le Ministère de Jésus en Galilée : Une Journée de Puissance et d’Enseignement**
Le soleil se levait à peine sur les collines verdoyantes de la Galilée, teintant le ciel de nuances dorées et pourpres. Jésus, entouré de ses douze disciples, se préparait pour une journée qui allait révéler encore davantage la grandeur du Royaume de Dieu. Depuis quelque temps, il parcourait les villages, guérissant les malades, chassant les démons et proclamant la bonne nouvelle. Ce matin-là, une foule nombreuse commençait déjà à se rassembler, attirée par les récits de ses miracles.
**L’Appel à la Mission**
Jésus rassembla ses disciples autour de lui. Le vent léger faisait danser les feuilles des oliviers tandis qu’il leur confia une mission sacrée. « Prenez rien pour le chemin, leur dit-il d’une voix empreinte d’autorité, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent, et n’ayez pas deux tuniques. » Les disciples écoutaient attentivement, conscients que ces instructions allaient à l’encontre de toute sagesse humaine. Ils devaient dépendre entièrement de Dieu pour leur subsistance.
« Dans toute maison où vous entrerez, demeurez là jusqu’à ce que vous partiez, continua Jésus. Et si les gens ne vous reçoivent pas, secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux. » Les disciples hochèrent la tête, déterminés à obéir. Ainsi, deux par deux, ils partirent à travers les villages, annonçant la repentance et guérissant les malades.
**L’Inquiétude d’Hérode**
Pendant ce temps, dans le palais somptueux de Tibériade, Hérode Antipas, le tétrarque de Galilée, était troublé. Les rumeurs concernant Jésus se multipliaient. Certains disaient que c’était Jean-Baptiste ressuscité, d’autres qu’Élie était revenu, ou qu’un prophète des temps anciens s’était levé. Hérode, qui avait fait décapiter Jean, était saisi de crainte. « Jean, je l’ai fait décapiter, murmura-t-il. Mais qui est donc cet homme dont j’entends dire de telles choses ? » Et il cherchait à le voir.
**Le Retour des Douze et la Multiplication des Pains**
Lorsque les disciples revinrent de leur mission, ils racontèrent à Jésus tout ce qu’ils avaient accompli. Celui-ci, voyant leur fatigue et l’enthousiasme de la foule qui les suivait, les emmena à l’écoute, près de Bethsaïda, pour qu’ils se reposent un peu. Mais les gens, devinant leur destination, les devancèrent.
En débarquant, Jésus vit une multitude de cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants. Son cœur fut ému de compassion, car ils étaient comme des brebis sans berger. Il se tourna vers Philippe et lui demanda : « Où achèterons-nous des pains pour que ces gens aient à manger ? » Il disait cela pour l’éprouver, car il savait ce qu’il allait faire.
Philippe, perplexe, répondit : « Deux cents deniers de pain ne suffiraient pas pour que chacun en reçoive un peu. » Alors André, le frère de Simon Pierre, intervint : « Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? »
Jésus leur dit : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante. » La foule s’installa sur l’herbe verte, dans une atmosphère de joyeuse anticipation. Jésus prit les pains, leva les yeux au ciel, les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour les distribuer. Il en fut de même pour les poissons.
Et voici que tous mangèrent à leur faim. Les disciples ramassèrent ensuite les morceaux qui restaient, et ils remplirent douze paniers. Les gens, émerveillés, murmuraient entre eux : « Celui-ci est vraiment le Prophète qui doit venir dans le monde ! »
**La Confession de Pierre et l’Annonce de la Passion**
Alors que le soir tombait, Jésus se retira à l’écart pour prier. Il savait que l’heure approchait où il devrait révéler davantage sa mission à ses disciples. Le lendemain, alors qu’ils cheminaient vers les villages de Césarée de Philippe, il leur posa une question cruciale : « Qui dit-on que je suis ? »
Les disciples répondirent : « Jean-Baptiste, pour les uns ; Élie, pour d’autres ; ou encore l’un des anciens prophètes ressuscité. »
Jésus les regarda intensément et demanda : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? »
Pierre, rempli d’une conviction soudaine, s’écria : « Tu es le Christ de Dieu ! »
Jésus leur ordonna sévèrement de ne le dire à personne, car le temps n’était pas encore venu. Puis, pour la première fois, il leur annonça clairement ce qui l’attendait : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les principaux sacrificateurs et les scribes, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite le troisième jour. »
Les disciples furent saisis de stupeur. Pierre, le prenant à part, se mit à le reprendre : « À Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. »
Mais Jésus, se retournant, lui dit avec fermeté : « Arrière de moi, Satan ! Tu es un piège pour moi, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
**Le Chemin du Disciple**
Puis, appelant la foule avec ses disciples, Jésus leur dit d’une voix solennelle : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. »
Le vent soufflait fort maintenant, comme pour souligner la gravité de ses paroles. « Que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? »
**La Transfiguration**
Huit jours plus tard, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et monta sur une haute montagne pour prier. Pendant qu’il priait, son visage changea d’aspect, et ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante. Et voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, qui, apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ qu’il allait accomplir à Jérusalem.
Pierre, ébloui et ne sachant ce qu’il disait, s’écria : « Maître, il est bon que nous soyons ici ; dressons trois tentes… »
Mais une nuée les enveloppa, et une voix sortit de la nuée, disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
Quand la voix se tut, Jésus se retrouva seul. Les disciples gardèrent le silence et ne racontèrent à personne, en ces jours-là, ce qu’ils avaient vu.
**Le Pouvoir de la Foi**
En redescendant de la montagne, ils trouvèrent une grande foule en attente. Un homme s’avança, suppliant : « Maître, je t’en prie, jette les regards sur mon fils, car c’est mon fils unique. Un esprit le saisit, et aussitôt il pousse des cris… »
Les disciples n’avaient pu le guérir. Jésus, soupirant, dit : « Génération incrédule et perverse, jusqu’à quand serai-je avec vous et vous supporterai-je ? Amène ici ton fils. »
Alors que l’enfant s’approchait, le démon le jeta par terre et le secoua violemment. Mais Jésus menaça l’esprit impur, guérit l’enfant et le rendit à son père. Tous furent frappés de la grandeur de Dieu.
**L’Humilité du Serviteur**
Alors que les disciples s’émerveillaient de tout ce qu’ils avaient vu, une discussion s’éleva entre eux pour savoir qui était le plus grand. Jésus, connaissant les pensées de leur cœur, prit un petit enfant, le plaça près de lui et leur dit : « Celui qui reçoit ce petit enfant en mon nom me reçoit moi-même, et celui qui me reçoit reçoit celui qui m’a envoyé. Car celui qui est le plus petit parmi vous tous, c’est celui-là qui est grand. »
**La Tolérance et l’Exclusivité de Christ**
Jean prit la parole : « Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom, et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas. »
Mais Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui n’est pas contre vous est pour vous. »
Ainsi se termina cette journée riche en enseignements et en miracles, révélant toujours davantage qui était Jésus : le Fils de Dieu venu pour sauver les perdus. Les disciples, bien qu’encore imparfaitement compréhensifs, marchaient à sa suite, prêts à affronter les défis à venir.