**La Rébellion de Myriam et Aaron**
Dans le désert de Paran, le peuple d’Israël avait dressé ses tentes, suivant la colonne de nuée le jour et la colonne de feu la nuit, signes de la présence constante du Seigneur parmi eux. Moïse, l’homme choisi par Dieu pour conduire Son peuple, marchait humblement, portant le fardeau de la direction spirituelle et politique d’Israël. Cependant, un murmure s’éleva dans le camp, non parmi le peuple cette fois, mais au sein même de la famille de Moïse.
Myriam, la prophétesse, sœur aînée de Moïse, et Aaron, le grand prêtre, son frère, commencèrent à parler contre Moïse. Leurs cœurs s’étaient enflés d’un orgueil subtil, et ils remettaient en question l’autorité unique que Dieu lui avait donnée.
« Est-ce seulement par Moïse que l’Éternel a parlé ? N’a-t-il pas parlé aussi par nous ? » disaient-ils en secret, puis ouvertement. Leur mécontentement était nourri par un motif plus profond : Moïse avait épousé une femme cushite, une étrangère, et cela déplaisait à Myriam et Aaron. Sous prétexte de défendre la pureté d’Israël, ils laissaient transparaître leur jalousie envers la position privilégiée de Moïse.
Mais l’Éternel, qui sonde les cœurs, entendit leurs murmures. Soudain, Sa présence se manifesta avec une solennité terrible. La nuée divine descendit à l’entrée de la tente d’assignation, et Il convoqua Moïse, Aaron et Myriam. Les trois s’avancèrent, le cœur battant, devant la majesté du Très-Haut.
Alors, la voix de l’Éternel retentit, claire et puissante :
« Écoutez bien mes paroles ! S’il y a parmi vous un prophète, c’est en vision que Je me révèle à lui, c’est dans un songe que Je lui parle. Mais il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse : il est fidèle dans toute ma maison. Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il contemple la forme de l’Éternel. Pourquoi donc n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ? »
La colère de Dieu s’embrasa contre eux, et tandis qu’Il se retirait dans la nuée, Myriam fut frappée instantanément. Sa peau devint blanche comme la neige, couverte de lèpre. Aaron, horrifié, se tourna vers Moïse et s’écria : « Ah, mon seigneur ! Ne nous fais pas porter la peine du péché que nous avons commis dans notre folie ! Que Myriam ne soit pas comme un enfant mort-né, dont la chair est à moitié consumée en sortant du sein de sa mère ! »
Le cœur brisé, Moïse cria à l’Éternel : « Ô Dieu, je t’en prie, guéris-la ! »
L’Éternel répondit à Moïse : « Si son père lui avait craché au visage, ne serait-elle pas couverte de honte pendant sept jours ? Qu’elle soit enfermée hors du camp pendant sept jours, et après cela, elle y sera réintégrée. »
Ainsi, Myriam fut exclue du camp, isolée comme une impure, tandis que le peuple attendit son retour avant de reprendre la marche. Pendant ces sept jours, Israël médita sur la gravité de la rébellion contre ceux que Dieu a établis. Et lorsque Myriam fut purifiée et ramenée parmi les siens, le peuple se remit en route, sous la direction de Moïse, le serviteur fidèle de l’Éternel.
Cette histoire resta gravée dans la mémoire d’Israël comme un avertissement solennel : Dieu défend ceux qu’Il a choisis, et Il juge sévèrement l’orgueil et la jalousie qui menacent l’unité de Son peuple.