**La Reconstruction du Mur sous la Menace**
Les murs de Jérusalem gisaient en ruines depuis des décennies, une cicatrice ouverte dans le cœur du peuple de Juda. Les pierres dispersées témoignaient des ravages de l’ennemi et de la négligence des années passées. Mais Néhémie, le serviteur fidèle, avait reçu une mission divine : reconstruire la cité de David pour restaurer la gloire d’Israël.
Avec l’autorisation du roi Artaxerxès, Néhémie était arrivé à Jérusalem, porteur d’une vision brûlante. Il avait rassemblé les prêtres, les nobles et le peuple, et d’une voix empreinte de conviction, il leur avait déclaré : « Vous voyez le malheur où nous sommes : Jérusalem est en ruines, et ses portes sont consumées par le feu. Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans l’opprobre. » (Néhémie 2:17).
Le peuple, touché par ces paroles, s’était levé comme un seul homme. « Levons-nous et bâtissons ! » s’écrièrent-ils. Et l’œuvre commença.
### **La Menace des Ennemis**
Cependant, dès les premiers jours, l’opposition se manifesta. Sanballat le Horonite, Tobija l’Ammonite et Guéchem l’Arabe ricanèrent en apprenant la nouvelle. « Qu’est-ce que ces Juifs débiles font ? » se moqua Sanballat devant ses compagnons. « Vont-ils restaurer ces murs ? Vont-ils offrir des sacrifices ? Vont-ils achever en un jour ? » (Néhémie 4:2).
Tobija ajouta avec mépris : « Même ce qu’ils bâtissent, si un renard grimpe dessus, il fera crouler leur mur de pierres ! »
Mais Néhémie ne se laissa pas décourager. Il leva les yeux vers le ciel et pria : « Écoute, ô notre Dieu, comme nous sommes méprisés ! Fais retomber leurs insultes sur leur tête, et livre-les au mépris dans un pays de captivité. Ne couvre pas leur iniquité, et que leur péché ne soit pas effacé de devant toi, car ils ont blessé ceux qui bâtissent. » (Néhémie 4:4-5).
### **Le Travail Continue sous la Protection Divine**
Malgré les moqueries, le peuple travailla avec ardeur. Chaque famille prit une section du mur. Les prêtres eux-mêmes, leurs habits sacerdotaux retroussés, portaient des pierres. Les fils de Hassennaah travaillaient près de la porte des Poissons, tandis que Merémoth, fils d’Urie, réparait une portion voisine. Les femmes aussi se joignirent à l’effort, leurs mains habituées aux tâches délicates maintenant fortes pour soulever les pierres.
Mais bientôt, les ennemis passèrent des paroles aux actes. Sanballat rassembla une armée de Samaritains, d’Arabes et d’Ammonites, et ils complotèrent d’attaquer Jérusalem pour semer la confusion.
Lorsque la nouvelle parvint à Néhémie, son cœur ne trembla pas. Il organisa la défense : « Souvenez-vous du Seigneur, grand et redoutable, et combattez pour vos frères, vos fils et vos filles, vos femmes et vos maisons ! » (Néhémie 4:14).
### **Le Mur et l’Épée**
Dès lors, les ouvriers travaillèrent une main sur la truelle, l’autre sur l’épée. Les porteurs de fardeaux, courbés sous le poids des pierres, avaient une épée ceinte à la hanche. Les maçons, le marteau dans une main, tenaient une arme de l’autre. Un homme se tenait toujours en sentinelle, la trompette à portée de main, prêt à sonner l’alarme.
Néhémie parcourait sans cesse les sections du mur, encourageant les travailleurs. « Ne les craignez pas ! Souvenez-vous que l’Éternel est avec nous ! »
Les jours passèrent, et le mur s’éleva, pierre après pierre. Les ennemis, voyant leur plan déjoué, n’osèrent plus attaquer. Le peuple, bien que fatigué, ne relâcha pas ses efforts.
### **La Victoire de la Foi**
Enfin, après cinquante-deux jours de labeur acharné, le mur fut achevé. Les portes furent posées, et les sentinelles prirent leur poste. Les ennemis, humiliés, reconnurent que cette œuvre venait de Dieu.
Ce jour-là, Néhémie rassembla le peuple pour une grande louange. Les chants montèrent vers les cieux, et les larmes de joie coulèrent. Jérusalem n’était plus une ville honteuse, mais une cité forte, protégée par la main du Très-Haut.
Ainsi, par la foi, la persévérance et le courage, le peuple de Dieu avait triomphé. Car, comme Néhémie le savait, ce n’était pas par leur propre force, mais par l’Esprit de l’Éternel que la victoire était venue.
« La joie de l’Éternel est votre force. » (Néhémie 8:10).