Bible Sacrée

Les Lamentations de Jérusalem : Chapitre 4

**Les Lamentations de Jérusalem : Le Chapitre 4**

La ville de Jérusalem, autrefois resplendissante comme l’or pur, n’était plus que cendres et désolation. Les pierres précieuses qui ornaient ses sanctuaires gisaient maintenant dans la poussière, foulées aux pieds par les envahisseurs. Les enfants de Sion, jadis chéris comme des princes, erraient dans les rues, leurs visages émaciés par la faim, leurs lèvres craquelées par la soif.

Les mères, autrefois tendres et attentionnées, en étaient réduites à un acte impensable : leurs mains, qui avaient bercé leurs nourrissons avec amour, les dévoraient maintenant pour apaiser leur faim insupportable. Les prophètes avaient averti, mais personne n’avait écouté. La colère de l’Éternel s’était abattue comme un feu dévorant, consumant tout sur son passage.

Les nobles, dont les vêtements étaient tissés de pourpre et de lin fin, gisaient maintenant dans les ruelles, couverts de suie et de sang. Leurs corps, autrefois robustes et bien nourris, étaient méconnaissables, réduits à des squelettes par les privations. Même ceux qui avaient connu les délices des festins royaux mendiaient maintenant un morceau de pain, mais personne ne leur tendait la main.

Les prêtres, consacrés pour servir dans le temple, souillaient maintenant leurs vêtements sacrés en trébuchant parmi les cadavres. Leurs yeux, autrefois remplis de la lumière divine, étaient éteints, vidés de toute espérance. Le sanctuaire lui-même, où brûlait jadis la flamme éternelle, n’était plus qu’un amas de pierres noircies.

Les ennemis de Juda riaient en voyant cette chute. « Où est donc votre Dieu ? » criaient-ils, se moquant de ceux qui avaient placé leur confiance en l’Éternel. Mais leur joie serait de courte durée, car le jugement qui avait frappé Jérusalem les atteindrait aussi. Car l’Éternel est un Dieu juste, et si Sion avait été punie pour ses péchés, ceux qui se réjouissaient de son malheur ne resteraient pas impunis.

Pourtant, au milieu de cette nuit noire, une lueur d’espérance subsistait. Les prophètes avaient annoncé qu’un reste reviendrait, que la miséricorde divine ne s’éteindrait pas à jamais. Les larmes coulaient encore, mais un jour, elles seraient essuyées. La colère de Dieu ne dure qu’un instant, mais sa bonté demeure éternellement.

Ainsi se lamentait Jérusalem, ensevelie sous le poids de son châtiment, mais gardant au fond du cœur l’attente d’une restauration promise. Car l’Éternel, dans sa justice, est aussi un Dieu de compassion, et ceux qui se repentent sincèrement verront de nouveau sa lumière.

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