**Le Courage de Paul et la Véritable Gloire**

Dans une petite chambre éclairée par une lampe à huile, l’apôtre Paul, le visage marqué par les épreuves mais les yeux brillants de conviction, prenait sa plume pour écrire aux Corinthiens. Autour de lui, les bruits de la ville de Macédoine résonnaient faiblement, mais son cœur était bien loin, tourné vers cette église qu’il aimait tant, mais qui s’égarait sous l’influence de faux apôtres.

Il trempa sa plume dans l’encre et commença à écrire avec une fermeté empreinte de douleur : *« Supportez un peu de folie de ma part ! Oui, supportez-moi ! »* (2 Corinthiens 11:1). Les mots coulaient comme un fleuve, portés par l’urgence de ramener les Corinthiens à la vérité.

**La Jalousie de Dieu**

Paul se rappelait comment il les avait présentés au Christ, comme une vierge pure à son époux. Mais maintenant, certains prédicateurs séduisants, aux paroles mielleuses, détournaient leur cœur de la simplicité en Christ. Ces hommes se glorifiaient de leurs origines, de leurs connaissances, et même de leurs visions, mais Paul savait que leur évangile était falsifié.

*« Car si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile, vous le supportez fort bien »* (2 Corinthiens 11:4). Sa plume grattait le parchemin avec une intensité croissante. Comment avaient-ils pu se laisser tromper si facilement ?

**La Véritable Gloire : Les Souffrances pour Christ**

Les faux apôtres se vantaient de leurs succès, mais Paul, lui, aurait pu se glorifier bien davantage ! Pourtant, il choisissait de se glorifier dans ses faiblesses, car c’était là que la puissance de Christ se manifestait.

Il énuméra ses épreuves, une à une, comme des cicatrices témoignant de son amour pour l’Église :
– *Cinq fois, j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un.*
– *Trois fois, j’ai été battu de verges.*
– *Une fois, j’ai été lapidé.*
– *Trois fois, j’ai fait naufrage.*
– *Une nuit et un jour, j’ai été perdu en pleine mer.*

Sans compter les dangers des brigands, des rivières tumultueuses, des faux frères, des nuits sans sommeil, des jours sans nourriture… (2 Corinthiens 11:24-27).

**La Préoccupation pour les Églises**

Mais ce qui pesait le plus sur son cœur, c’était l’inquiétude pour toutes les églises. *« Qui est faible, que je ne sois faible ? Qui tombe, que je ne brûle ? »* (2 Corinthiens 11:29). Chaque communauté était comme un enfant qu’il avait porté dans la douleur, et l’idée qu’elles puissent se détourner le remplissait d’une sainte colère.

**La Fin de la Lettre : La Grâce Suffisante**

Finalement, Paul posa sa plume un instant, levant les yeux vers le ciel. Il savait que ses souffrances n’étaient rien comparées à la gloire à venir. Et même si les Corinthiens doutaient de lui, Dieu connaissait son cœur.

*« S’il faut se glorifier, je me glorifierai de ce qui fait ma faiblesse »* (2 Corinthiens 11:30). Car c’était dans ces moments où il était faible, humilié, persécuté, que la grâce de Dieu se montrait parfaite.

Et avec cette pensée, il acheva sa lettre, priant dans son cœur que les Corinthiens comprennent enfin : la véritable gloire n’est pas dans les discours éloquents ou les apparences, mais dans la croix de Christ et le service humble.

Ainsi, la lettre fut scellée, prête à être envoyée, portant avec elle l’amour sévère et passionné d’un père spirituel pour ses enfants dans la foi.