**Les Portiers du Temple : La Fidélité des Fils de Koré**
Dans les jours glorieux du roi David, alors que Jérusalem resplendissait sous la bénédiction de l’Éternel, une œuvre sacrée était confiée à des hommes choisis avec soin : la garde des portes de la maison de Dieu. Parmi eux se distinguaient les descendants de Koré, ces lévites dont les pères avaient autrefois murmuré contre Moïse, mais dont la postérité, repentante, servait maintenant avec une fidélité inébranlable.
Au sein de la tribu de Lévi, les portiers étaient divisés en groupes, chacun veillant sur une entrée précise du sanctuaire. À leur tête se trouvaient des chefs forts et sages, désignés par le roi David lui-même, sous l’inspiration divine. Parmi eux brillait Meschelemia, fils de Koré, un homme robuste, au regard perçant comme celui d’un aigle, toujours vigilant. Ses fils, tous vaillants, formaient une garde redoutable : Zacharie, le premier-né, aussi pieux que courageux ; Jediaël, dont la voix calme apaisait les querelles ; Zebadia, rapide comme une gazelle, toujours prêt à intervenir ; Jathniel, dont les mains habiles réparaient les portes endommagées ; Élam, le stratège, qui prévoyait chaque danger ; et Jehohanan, le plus jeune, mais déjà rempli d’une sagesse au-dessus de son âge.
Leurs cousins, les fils d’Obed-Édom, étaient tout aussi remarquables. Dieu avait béni Obed-Édom lorsque l’arche de l’alliance avait séjourné chez lui, et maintenant, ses descendants servaient avec une joie contagieuse. Schemaria, le chef de leur clan, était un homme droit, dont la piété inspirait tous ceux qui l’approchaient. Ses fils, Othni, Rephaël, et leurs frères, étaient des guerriers aguerris, mais aussi des adorateurs fervents. Ils gardaient la porte du sud, où le soleil inondait les marches de lumière, et où les pèlerins affluaient avec des offrandes et des chants.
Chaque matin, avant l’aube, Meschelemia inspectait les portes avec une lampe à huile, vérifiant chaque barre de fer, chaque verrou. Il murmurait des prières pour que rien ne souille le sanctuaire. Un jour, un jeune lévite lui demanda pourquoi il se donnait tant de peine. Meschelemia posa une main sur son épaule et répondit : *« Mon enfant, ces portes ne sont pas de simples planches de bois. Elles séparent le saint du profane. Si nous négligeons notre tâche, le péché entrera comme un voleur. »*
Un autre clan de portiers, dirigé par Schuppim et Hossa, veillait sur la porte ouest, où les ombres s’allongeaient en fin de journée. C’était un poste difficile, car les ennemis de Dieu rôdaient souvent dans l’obscurité. Mais Schuppim, un géant au cœur tendre, ne craignait rien. Il disait souvent : *« L’Éternel est ma lumière, pourquoi aurais-je peur ? »*
Un soir, des pillares tentèrent de s’introduire dans le temple pour voler les offrandes. Hossa, alerté par un bruit suspect, rassembla ses hommes. Sans violence, mais avec une fermeté inébranlable, ils repoussèrent les intrus, protégeant ainsi ce qui était consacré à Dieu. David, informé de leur bravoure, les bénit et ordonna que leurs noms soient inscrits dans les chroniques d’Israël.
Les portiers ne servaient pas seulement comme des gardes, mais aussi comme des guides. Lorsque des étrangers venaient adorer l’Éternel, c’était à eux de les orienter, de leur expliquer les lois de pureté. Akkub, un portier au visage rayonnant, avait un don particulier pour accueillir les païens repentants. Il leur disait : *« L’Éternel ne rejette aucun cœur sincère. Entrez, et adorez-Le dans la vérité. »*
Ainsi, jour après jour, ces hommes fidèles accomplissaient leur service avec amour. Ils n’attendaient pas de gloire terrestre, mais la récompense venait d’en haut. Un jour, un prophète visita le temple et déclara devant eux : *« Vous qui gardez les portes de la maison de Dieu, sachez que vos noms sont aussi gravés dans le livre de vie. Car celui qui sert avec humilité sera exalté dans le royaume des cieux. »*
Et c’est ainsi que, dans les annales sacrées, le chapitre des portiers fut écrit, non seulement comme un souvenir de leur dévouement, mais comme un exemple pour toutes les générations à venir : celui d’un service rendu à Dieu avec fidélité, dans les petites choses comme dans les grandes. Car, comme le dira plus tard le Sage : *« Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes. »* (Luc 16:10).
Ainsi s’acheva le récit des portiers du temple, ces héros méconnus, dont le service silencieux maintenait la sainteté de la maison de Dieu.