**La Prophétie et l’Arrestation de Paul à Jérusalem**

Le soleil descendait lentement derrière les collines de Jérusalem, teintant les murs de la ville sainte d’une lueur dorée. Les rues bruissaient de l’agitation des pèlerins venus célébrer la fête. Parmi eux, Paul et ses compagnons avançaient avec un mélange de détermination et d’appréhension. L’apôtre savait que son retour à Jérusalem ne serait pas sans danger, mais il était prêt à tout pour obéir à l’appel du Seigneur.

Depuis leur arrivée à Césarée, les avertissements n’avaient cessé de pleuvoir. Agabus, un prophète venu de Judée, s’était levé devant eux, avait pris la ceinture de Paul et, après s’être lié les mains et les pieds, avait déclaré d’une voix solennelle : *« Ainsi parle le Saint-Esprit : L’homme à qui appartient cette ceinture, les Juifs le lieront de la même manière à Jérusalem et le livreront entre les mains des païens. »*

Un silence lourd avait suivi ces paroles. Les frères, le cœur serré, avaient supplié Paul de ne pas monter à Jérusalem. Mais l’apôtre, les yeux brillants d’une foi inébranlable, avait répondu : *« Que faites-vous en pleurant et en brisant mon cœur ? Je suis prêt non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus. »*

Voyant qu’ils ne pourraient le convaincre, les disciples s’étaient résignés en disant : *« Que la volonté du Seigneur soit faite. »*

Maintenant, dans les rues de Jérusalem, Paul marchait vers la maison de Jacques, où tous les anciens de l’Église les attendaient. Les salutations furent chaleureuses, mais une tension palpable régnait. Jacques, le frère du Seigneur, exposa avec gravité la situation : *« Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs ont cru, et tous sont zélés pour la loi. Or, ils ont entendu dire que tu enseignes aux Juifs dispersés parmi les nations à abandonner Moïse, en leur disant de ne pas circoncire leurs enfants et de ne pas se conformer aux coutumes. »*

Pour dissiper ces rumeurs, les anciens proposèrent à Paul de participer à un rite de purification au temple, avec quatre hommes ayant fait un vœu. *« Ainsi, tous sauront qu’il n’en est rien de ce qu’on a raconté sur toi, mais que toi aussi tu marches en gardant la loi. »*

Paul, toujours soucieux d’être *« tout à tous »* pour gagner des âmes, accepta. Le lendemain, il entra dans le temple avec les hommes, accomplissant les rites prescrits.

Mais alors que les sept jours de purification touchaient à leur fin, des Juifs d’Asie, reconnaissant Paul, soulevèrent la foule. *« Hommes d’Israël, à l’aide ! Voici l’homme qui prêche partout contre le peuple, contre la loi et contre ce lieu ! »* criaient-ils.

En un instant, la colère embrasa la foule. Des mains brutales s’emparèrent de Paul, le traînant hors du temple. Les portes se refermèrent dans un fracas métallique, tandis que la meute hurlante réclamait sa mort.

La nouvelle de l’émeute parvint aux oreilles du tribun romain Claudius Lysias, qui accourut avec des soldats. En voyant les légionnaires, la foule cessa un instant de frapper Paul, déjà couvert de sang. Le tribun, croyant avoir affaire à un rebelle dangereux, le fit enchaîner.

*« Qui es-tu, et qu’as-tu fait ? »* demanda-t-il en grec.

Paul, bien que meurtri, répondit avec calme : *« Je suis Juif, de Tarse en Cilicie, citoyen d’une ville qui n’est pas sans renom. Permets-moi de parler au peuple. »*

Étonné par son éloquence, le tribun acquiesça. Paul, debout sur les marches, leva la main. Un silence relatif s’établit.

*« Frères et pères, écoutez ma défense ! »* commença-t-il en hébreu.

La foule, surprise, se tut davantage. Paul allait leur raconter son histoire, sa conversion, son appel à porter l’Évangile aux nations. Mais ceci était une autre étape du plan divin.

Car à travers ces événements tumultueux, une vérité resplendissait : rien ne pouvait arrêter l’avancée de la Parole. Même les chaînes de Paul deviendraient un témoignage pour Christ devant les rois et les nations.

Et ainsi, sous la garde romaine, commençait un nouveau chapitre du voyage de l’apôtre, guidé par la main souveraine de Dieu.