**Le Jugement des Imposteurs et la Fidélité des Saints**
Dans une époque lointaine, où les Églises du Christ étaient encore jeunes mais ferventes, une sombre menace commençait à se répandre parmi les fidèles. Des hommes impies, vêtus d’un manteau de piété, s’étaient glissés parmi les saints, corrompant la pureté de la foi par leurs enseignements trompeurs et leurs vices dissimulés. Ces imposteurs, habiles dans l’art de la séduction, détournaient les âmes simples de la vérité, transformant la grâce de Dieu en prétexte pour vivre dans la débauche.
Parmi les disciples du Seigneur se trouvait Jude, un serviteur dévoué de Jésus-Christ et frère de Jacques. Voyant le danger grandissant, il fut saisi d’une sainte indignation et prit la plume pour exhorter les croyants à combattre pour la foi qui leur avait été transmise une fois pour toutes.
**L’Avertissement Solennel**
« Bien-aimés, écrivit Jude, bien que j’eusse le vif désir de vous parler du salut qui nous est commun, je me trouve dans la nécessité de vous exhorter à combattre pour la foi. Car certains hommes se sont introduits secrètement parmi vous, des impies que la condamnation attend depuis longtemps. »
Ces paroles résonnaient comme un coup de trompette dans la nuit, rappelant aux fidèles que le temps de la vigilance était venu. Jude rappela alors des exemples terribles du passé pour illustrer le sort réservé à ceux qui rejettent Dieu :
– **Le peuple d’Israël dans le désert**, délivré d’Égypte par la main puissante de l’Éternel, mais qui, par incrédulité, périt dans les sables arides.
– **Les anges rebelles**, qui abandonnèrent leur demeure céleste pour se livrer à la révolte, et que Dieu enchaîna dans les ténèbres éternelles en attendant le jugement.
– **Sodome et Gomorrhe**, villes plongées dans la débauche et l’orgueil, réduites en cendres par un feu vengeur, exemple effrayant du châtiment divin.
Ces hommes qui se mêlaient maintenant aux assemblées des saints étaient semblables à ces impies d’autrefois. Ils souillaient les agapes fraternelles, se gorgeant de nourriture sans crainte, comme des bergers qui ne paissent qu’eux-mêmes. Ils étaient des nuées sans eau, emportées par les vents ; des arbres sans fruits, deux fois morts, déracinés ; des vagues furieuses de la mer, rejetant l’écume de leurs turpitudes.
**La Prophétie d’Hénoc**
Jude, inspiré par l’Esprit, cita même les paroles mystérieuses d’Hénoc, le septième patriarche depuis Adam, qui avait prophétisé contre ces impies :
*« Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades pour exercer le jugement contre tous, et pour convaincre tous les impies de tous les actes d’impiété qu’ils ont commis, et de toutes les paroles injurieuses que les pécheurs impies ont proférées contre lui. »*
Ces hommes murmuraient, se plaignant de tout, marchant selon leurs convoitises, vantards et flatteurs pour tromper les simples.
**L’Exhortation à la Fidélité**
Mais Jude ne se contenta pas de dénoncer le mal. Il exhorta les croyants à demeurer fermes :
« Vous, bien-aimés, édifiez-vous sur votre très sainte foi. Priez par le Saint-Esprit. Maintenez-vous dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. »
Il les encouragea à avoir compassion des âmes hésitantes, à sauver ceux qui doutaient en les arrachant au feu du jugement, tout en haïssant jusqu’au vêtement souillé par la chair.
**La Doxologie Finale**
Puis, élevant son âme vers Dieu, Jude conclut par une doxologie éclatante :
*« À celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irréprochables et dans l’allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, puissance et autorité, avant tous les temps, maintenant et pour tous les siècles ! Amen ! »*
Ainsi se termina la lettre de Jude, avertissement solennel et appel vibrant à la sainteté. Les croyants qui la reçurent furent fortifiés, se souvenant que, malgré les ténèbres qui les entouraient, leur espérance demeurait inébranlable en Celui qui les garderait jusqu’à son glorieux retour.