**La Prophétie et les Langues : Une Histoire Inspirée de 1 Corinthiens 14**

Dans la ville animée de Corinthe, où les marchands venus de toutes les nations se croisaient dans les rues étroites et où les temples païens s’élevaient majestueusement, une petite communauté de croyants se réunissait régulièrement dans une maison modeste. Ces hommes et ces femmes, issus de milieux divers, avaient été transformés par l’Évangile de Jésus-Christ. Ils partageaient une foi commune, mais leur manière de vivre cette foi était parfois source de tensions.

Un soir, alors que la lune éclairait doucement les rues de la ville, les croyants se rassemblèrent comme à leur habitude. La salle était remplie d’une atmosphère à la fois joyeuse et solennelle. Certains priaient à voix basse, d’autres chantaient des cantiques, tandis que d’autres encore discutaient avec animation. Parmi eux se trouvait un homme nommé Lucius, un ancien marchand qui avait été touché par la grâce de Dieu. Il avait reçu le don de parler en langues, un don qu’il exerçait souvent avec ferveur. Ce soir-là, il se leva, les yeux brillants d’enthousiasme, et commença à prier dans une langue inconnue.

Les sons étranges et mélodieux remplirent la pièce. Certains frères et sœurs furent émus, sentant la présence de Dieu d’une manière puissante. Mais d’autres, comme une jeune femme nommée Lydia, restèrent perplexes. Elle ne comprenait pas ce que Lucius disait, et cela la troublait. Elle se tourna vers son voisin, un homme âgé nommé Marcus, et murmura : « Que signifie tout cela ? Comment cela nous édifie-t-il si nous ne comprenons pas ? »

Marcus, qui avait été un disciple de Paul pendant de nombreuses années, hocha la tête avec sagesse. Il se leva et, après que Lucius eut terminé sa prière, il prit la parole avec calme. « Frères et sœurs, ce que Lucius a fait est un don de Dieu, et nous devons le respecter. Mais rappelons-nous les paroles de l’apôtre Paul : celui qui parle en langues ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend. Cependant, celui qui prophétise parle aux hommes pour les édifier, les exhorter et les consoler. »

La salle devint silencieuse, tous les regards se tournant vers Marcus. Il continua : « Si nous parlons en langues sans interprétation, comment ceux qui ne comprennent pas pourront-ils dire “Amen” à notre action de grâce ? Comment seront-ils édifiés ? C’est pourquoi Paul nous exhorte à rechercher les dons qui édifient l’Église tout entière. »

Lucius, bien que fervent, écouta attentivement. Il réalisa que son désir de glorifier Dieu ne devait pas se faire au détriment de la compréhension et de l’édification de ses frères et sœurs. Il s’avança et dit : « Marcus a raison. Je ne veux pas que mon don devienne une pierre d’achoppement. Si je parle en langues, que ce soit avec interprétation, afin que tous puissent être édifiés. »

Alors, une femme nommée Priscilla, connue pour son don de prophétie, se leva. Elle avait un visage serein et une voix douce mais puissante. « Frères et sœurs, laissez-moi partager ce que le Seigneur a mis sur mon cœur. » Elle commença à prophétiser, parlant des promesses de Dieu, de Sa fidélité, et de l’amour qu’Il avait pour chacun d’eux. Ses paroles étaient claires, pleines de grâce et de vérité. Les cœurs furent touchés, les larmes coulèrent, et plusieurs personnes se mirent à genoux pour prier.

Lydia, qui avait été troublée plus tôt, sentit son cœur s’apaiser. Elle comprenait maintenant la différence entre les langues et la prophétie. Elle se tourna vers Marcus et dit : « Voilà ce qui m’édifie. Voilà ce qui me rapproche de Dieu. »

Marcus sourit. « Oui, Lydia. Les langues sont un don précieux, mais elles doivent être utilisées avec sagesse. La prophétie, quant à elle, est un don qui édifie, exhorte et console. C’est pourquoi Paul nous encourage à désirer ardemment les dons spirituels, surtout celui de prophétie. »

La réunion se poursuivit dans un esprit d’unité et de respect mutuel. Certains parlèrent en langues, mais toujours avec interprétation. D’autres prophétisèrent, apportant des paroles de réconfort et de direction. La présence de Dieu était palpable, et chacun repartit ce soir-là avec un cœur rempli de paix et de joie.

Ainsi, la communauté de Corinthe apprit à utiliser les dons spirituels avec sagesse, dans l’amour et pour l’édification de tous. Ils se souvenaient des paroles de Paul : « Recherchez l’amour. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie. » (1 Corinthiens 14:1)

Et dans cette maison modeste, au cœur d’une ville païenne, l’Église de Jésus-Christ grandissait, unie et forte, témoignant de la grâce et de la puissance de Dieu.