**Le Jubilé Sacré : Une Histoire de Rédemption et de Liberté**
Dans les plaines fertiles de Canaan, où le soleil doré caressait les champs d’orge et de blé, le peuple d’Israël s’affairait sous la bénédiction de l’Éternel. Les tentes et les maisons de pierre s’étendaient à perte de vue, marquant le territoire que Dieu leur avait donné. Parmi eux se trouvait un homme nommé Éliakim, un fermier pieux dont les mains calleuses travaillaient la terre promise avec amour.
### **L’Année du Sabbat**
Depuis leur entrée en Terre Promise, Moïse avait transmis les commandements divins, y compris ceux du livre du Lévitique. Chaque septième année, Éliakim et ses voisins observaient l’année sabbatique, laissant la terre se reposer, comme l’Éternel l’avait ordonné : *« Pendant six ans, tu ensemenceras ton champ, pendant six ans, tu tailleras ta vigne et tu en recueilleras le produit. Mais la septième année sera un sabbat, un temps de repos pour la terre. »* (Lévitique 25:3-4).
Éliakim se souvenait des paroles des anciens : cette année-là, ils ne semaient pas, ne moissonnaient pas, mais vivaient de ce que la terre produisait d’elle-même. Certains, dans leur manque de foi, murmuraient : *« Comment nourrirons-nous nos familles ? »* Mais chaque fois, Dieu avait prouvé Sa fidélité. La sixième année, les récoltes étaient si abondantes qu’elles suffisaient pour trois ans !
### **L’Approche du Jubilé**
Mais au-delà de l’année sabbatique, il y avait une période encore plus sainte : le Jubilé. Tous les cinquante ans, après sept cycles de sept ans, retentissait le son du shofar, annonçant une année de grâce.
Un matin, alors que la rosée scintillait sur les épis, le grand prêtre Aaron, vêtu de ses habits sacrés, fit résonner le cor de bélier dans tout le camp. Un frisson parcourut l’assemblée.
— *« Sanctifiez la cinquantième année, et proclamez la liberté dans le pays pour tous ses habitants ! »* (Lévitique 25:10).
Les enfants d’Israël se rassemblèrent, leurs cœurs battant d’émotion. Le Jubilé était un temps de restauration miraculeuse :
– **Les terres vendues revenaient à leurs propriétaires originels.**
– **Les esclaves hébreux retrouvaient leur liberté.**
– **Les dettes étaient effacées.**
### **La Restauration d’Éliakim**
Dix ans plus tôt, une sécheresse avait frappé la région, et Éliakim, accablé par les dettes, avait dû vendre une partie de ses terres à Tobija, un homme riche mais impitoyable. Bien que la Loi interdisît de vendre une terre à perpétuité (*« Car la terre est à moi, et vous n’êtes que des étrangers et des hôtes chez moi »* – Lévitique 25:23), Tobija avait usé de ruse pour prolonger indûment sa possession.
Mais aujourd’hui, le son du shofar changeait tout.
Éliakim, les mains tremblantes, se présenta devant les anciens. Tobija, le visage sombre, argumenta :
— *« J’ai payé cette terre ! Elle est mienne depuis dix ans ! »*
Mais le sacrificateur, un vieillard à la barbe blanche, ouvrit le rouleau de la Loi et déclara :
— *« Ainsi parle l’Éternel : ‘Dans cette année de Jubilé, chacun de vous retournera dans sa propriété.’ La terre ne t’appartient pas, Tobija. Elle appartient à Dieu, et Il la rend à son serviteur Éliakim. »*
Un murmure d’approbation parcourut la foule. Tobija, vaincu, baissa la tête.
### **La Libération des Esclaves**
Non loin de là, un homme nommé Nathan, vendu comme serviteur après avoir volé par nécessité, attendait avec angoisse. Son maître, bien que strict, avait respecté la Loi : il ne l’avait pas traité comme un esclave étranger, mais comme un frère (*« Tu ne le feras point travailler avec dureté, tu craindras ton Dieu. »* – Lévitique 25:43).
Lorsque le shofar retentit, Nathan courut vers sa famille, les larmes aux yeux. Sa femme et ses enfants l’embrassèrent, pleurant de joie.
— *« L’Éternel est bon ! »* s’écria-t-il.
### **La Leçon du Jubilé**
Alors que le soleil descendait sur les collines, Éliakim se prosterna devant Dieu.
— *« Merci, Seigneur, pour Ta justice et Ta miséricorde. Tu nous rappelles que rien ne nous appartient vraiment, que tout est à Toi. »*
Le Jubilé était bien plus qu’une loi : c’était une image de la grâce divine. Un avant-goût du jour où le Messie viendrait proclamer une libération éternelle (*« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres… pour proclamer aux captifs la délivrance. »* – Luc 4:18).
Et dans le cœur d’Israël, l’espérance grandissait : un jour, le plus grand Jubilé viendrait, et toutes dettes seraient effacées, toutes terres restituées, toutes chaînes brisées.
**Ainsi s’accomplissait la parole de l’Éternel.**