**Le Jugement de l’Éternel et l’Endurcissement des Cœurs**
En ces jours-là, dans le royaume d’Israël, sous le règne orgueilleux de Jéroboam II, le peuple vivait dans l’abondance et la démesure. Les riches se vautraient dans le luxe, buvant le vin des vignobles volés et se reposant sur des lits d’ivoire, tandis que les pauvres étaient écrasés sous le poids de l’injustice. Les femmes de Samarie, insouciantes et arrogantes, poussaient leurs maris à exploiter les faibles, comme des vaches grasses piétinant les pauvres affamés.
C’est alors que l’Éternel éleva la voix par la bouche d’Amos, le berger de Tekoa, et lui ordonna de proclamer un message sévère contre ces gens qui avaient souillé Sa sainteté.
**« Écoutez cette parole, génisses de Basan qui êtes sur la montagne de Samarie,** s’écria Amo, **vous qui opprimez les misérables, qui écrasez les indigents et qui dites à vos maris : ‘Apportez-nous à boire !’ »**
Le prophète, vêtu d’une tunique rude, les yeux brûlants d’une sainte colère, dénonçait leurs festins impies, leurs sacrifices vides de repentance. Ils couraient vers les autels de Béthel et de Guilgal, offrant des holocaustes, mais leurs cœurs étaient pleins de malice.
**« Voici ce que déclare le Seigneur :** poursuivit Amo, **Je vous ai frappés par la famine dans toutes vos villes, le manque de pain dans toutes vos demeures. Malgré cela, vous ne vous êtes pas tournés vers Moi ! »**
Le peuple avait enduré des châtiments successifs, mais son cœur s’était endurci comme la pierre. L’Éternel leur avait retiré la pluie, ne laissant tomber que quelques gouttes sur une ville tandis qu’une autre restait desséchée. Les champs, jadis verdoyants, étaient devenus des déserts craquelés. Les paysans, la peau brûlée par le soleil, levaient des yeux désespérés vers un ciel de bronze, mais aucun cri de repentance ne montait vers Dieu.
**« Je vous ai frappés par la rouille et la nielle,** tonna le prophète, **vos jardins, vos vignes et vos figuiers ont été dévorés par les sauterelles. Et pourtant, vous n’êtes pas revenus à Moi ! »**
Puis vinrent les fléaux de la guerre. Les jeunes hommes tombèrent sous l’épée ennemie, leurs corps abandonnés aux charognards. L’odeur de la mort flottait dans les rues, et les mères éplorées hurlaient leur douleur. Mais même dans cette détresse, Israël refusait de se repentir.
Enfin, le jugement le plus terrible s’abattit sur eux. **« Je vous ai bouleversés comme Sodome et Gomorrhe,** déclara l’Éternel. **Vous avez été comme un tison arraché de l’incendie. Malgré cela, vous n’êtes pas revenus à Moi ! »**
Le prophète, la voix tremblante d’une tristesse divine, conclut par une sentence effrayante : **« Prépare-toi à rencontrer ton Dieu, Israël ! »**
Car le jour approchait où le Seigneur, dans Sa justice, viendrait comme un feu dévorant pour ceux qui méprisaient Sa grâce. Et pourtant, au milieu de cette condamnation, une lueur d’espoir demeurait : si seulement ils s’humiliaient, s’ils revenaient à Celui qui les avait formés, la miséricorde serait encore possible.
Mais pour l’instant, les cloches des temples sonnaient en vain, et les prières hypocrites montaient vers un ciel silencieux. Le jugement était inévitable.
Ainsi parlait Amo, le berger devenu prophète, annonçant que l’heure était venue où chaque cœur serait éprouvé, et où les orgueilleux apprendraient, trop tard peut-être, que nul ne se moque de Dieu.