**Le Royaume des Cieux et la Miséricorde Divine**
En ces jours-là, les disciples de Jésus s’approchèrent de Lui avec une question qui brûlait dans leurs cœurs : *« Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? »*
Jésus, voyant leurs ambitions secrètes, les appela à Lui. Il prit un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et l’entourant de Ses bras protecteurs, Il leur dit d’une voix à la fois douce et solennelle :
*« En vérité, je vous le dis, si vous ne changez pas et ne devenez pas comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. Celui donc qui se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. »*
Les disciples baissèrent les yeux, comprenant que la grandeur dans le Royaume de Dieu ne se mesurait pas aux honneurs terrestres, mais à la simplicité et à la confiance d’un cœur pur.
Puis, Jésus, d’un regard pénétrant, continua :
*« Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il reçoit. Mais si quelqu’un scandalise un de ces petits qui croient en moi, il serait préférable pour lui qu’on lui attache une meule de moulin autour du cou et qu’on le précipite au fond de la mer. »*
Les paroles du Seigneur tombèrent comme un coup de tonnerre. Les disciples frémirent à l’idée que leurs actions puissent causer la chute d’un innocent.
Jésus, voyant leur effroi, les avertit encore : *« Malheur au monde à cause des scandales ! Il est nécessaire qu’il arrive des scandales, mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! »*
Puis, avec une gravité empreinte d’amour, Il leur enseigna sur le péché et la nécessité de le combattre radicalement :
*« Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être jeté dans le feu éternel. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie avec un seul œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne du feu. »*
Les disciples comprirent alors que rien ne devait prendre le pas sur leur salut éternel.
Mais Jésus ne s’arrêta pas là. Il leur révéla un autre mystère du Royaume :
*« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. »*
Un silence sacré enveloppa l’assemblée. Chaque âme était précieuse aux yeux de Dieu, et les anges eux-mêmes veillaient sur les humbles.
Puis, Jésus leur raconta une parabole, afin qu’ils saisissent la profondeur de la miséricorde divine :
*« Un homme avait cent brebis. L’une d’elles s’égara. Ne laissant pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans les montagnes, le berger partit à la recherche de celle qui était perdue. Et lorsqu’il l’eut retrouvée, il la chargea sur ses épaules, joyeux, et de retour à la maison, il appela ses amis et ses voisins, leur disant : « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue ! » »*
Jésus leva les yeux vers Ses disciples et déclara : *« De même, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. »*
Les disciples furent émerveillés par cet amour infini qui cherchait inlassablement les égarés.
Mais le Seigneur ne termina pas Son enseignement sans aborder un dernier point crucial : le pardon.
Pierre, toujours prompt, Lui demanda : *« Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi ? Jusqu’à sept fois ? »*
Jésus lui répondit : *« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »*
Puis, pour graver cette vérité dans leurs cœurs, Il leur raconta une autre parabole :
*« Un roi voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. On lui en amena un qui devait dix mille talents. Comme il ne pouvait payer, son maître ordonna qu’on le vende, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu’il avait. Le serviteur, se jetant à ses pieds, le supplia : « Aie patience envers moi, et je te paierai tout ! » Ému de compassion, le maître le libéra et lui remit sa dette. »*
*« Mais ce serviteur, sorti de chez son maître, rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers. Il le saisit à la gorge et lui dit : « Paie-moi ce que tu me dois ! » Son compagnon, tombant à ses pieds, le supplia : « Aie patience envers moi, et je te paierai ! » Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison. »*
*« Les autres serviteurs, témoins de cette scène, en furent profondément attristés et allèrent tout raconter à leur maître. Alors, le maître fit venir ce serviteur impitoyable et lui dit : « Mauvais serviteur ! Je t’avais remis toute ta dette parce que tu m’en avais supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon, comme j’ai eu pitié de toi ? » Et dans sa colère, il le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût payé tout ce qu’il devait. »*
Jésus conclut avec une sévérité solennelle : *« C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. »*
Les disciples, le cœur bouleversé, comprirent que le pardon n’était pas une option, mais une nécessité pour ceux qui avaient eux-mêmes reçu la miséricorde infinie de Dieu.
Et ainsi, par Ses enseignements, Jésus leur ouvrit les portes d’un Royaume où l’humilité, la recherche des perdus et le pardon sans limites étaient les fondements éternels de la vie en Sa présence.