**La Prophétie contre Tyr : La Chute de la Reine des Mers**
Dans les jours anciens, bien avant que les royaumes des hommes ne tombent sous le joug de Babylone, il existait une cité si fière, si riche, que même les nations les plus puissantes la regardaient avec envie. Tyr, la reine des mers, se dressait comme une perle au milieu des flots, ses remparts imprenables baignés par les vagues bleues de la Méditerranée. Ses marchands parcouraient le monde connu, échangeant des pourpres précieuses, des étoffes fines, et des trésors venus des contrées lointaines. Ses navires, solides comme les cèdres du Liban, traversaient les océans, rapportant des richesses qui faisaient pâlir les rois.
Mais le Seigneur, dans sa sagesse infinie, avait vu l’orgueil de Tyr. Il avait entendu ses habitants se vanter : *« Nous sommes invincibles, la mer nous appartient ! »* Et ainsi, la parole de l’Éternel fut adressée au prophète Ésaïe, lui ordonnant d’annoncer le jugement qui allait s’abattre sur cette cité arrogante.
**Le Cri des Navires**
Un matin, alors que le soleil se levait sur les flots étincelants, un silence inhabituel régnait sur les quais de Tyr. Les marins, habituellement affairés, se tenaient immobiles, le visage pâle. Des nouvelles terribles étaient parvenues jusqu’à eux : *« Sidon, notre mère, est tombée ! »* Sidon, la ville voisine, avait été frappée par l’ennemi, et maintenant, une ombre menaçante planait sur Tyr.
Les navires de Tarsis, ces géants des mers qui avaient autrefois apporté l’or et l’argent, revenaient maintenant vides, leurs voiles déchirées par les tempêtes. Les capitaines, la voix tremblante, racontaient comment les ports d’outre-mer leur avaient fermé leurs portes. *« Plus personne ne veut commercer avec nous ! »* murmuraient-ils.
Et la parole du Seigneur retentit : *« Lamentez-vous, navires de Tarsis, car votre forteresse est détruite ! »*
**La Désolation de la Cité**
Pendant soixante-dix ans, Tyr allait être oubliée, comme une épouse répudiée. Les marchands qui avaient autrefois foulé ses rues pavées d’or s’en détournaient maintenant. Les rois qui avaient envié sa puissance la regardaient avec mépris. Ses murs, autrefois imprenables, seraient réduits en poussière, ses palais, jadis remplis de chants et de festins, deviendraient silencieux comme des tombeaux.
Le Seigneur avait décrété que Tyr serait humiliée, afin que les hommes comprennent que la gloire des nations n’est rien devant sa puissance. *« Je renverserai les orgueilleux, et seul celui qui s’appuie sur Moi subsistera. »*
**La Fin et l’Espoir**
Pourtant, dans sa miséricorde, Dieu ne détruisait pas sans laisser une lueur d’espérance. Après soixante-dix ans, Tyr retrouverait un semblant de sa gloire passée, non pour elle-même, mais pour servir le dessein divin. Ses richesses, autrefois accumulées par l’avarice, seraient un jour consacrées à l’Éternel.
Ainsi s’accomplissait la parole du prophète : les nations apprennent que la véritable puissance ne vient ni des remparts, ni des flottes, mais de Celui qui tient les mers dans le creux de sa main.
Et ceux qui avaient des oreilles pour entendre comprirent que même dans le jugement, la grâce de Dieu demeurait.